Dans un article des Echos paru ce jour, Xavier Niel confirme que Free enverra bien les e-mails de recommandation à ses abonnés, ce lundi (et non jeudi dernier comme initialement prévu). Il contestera toutefois bien la base légale du décret récemment publié.
« Nous allons commencer à envoyer des e-mails ce lundi. Nous contesterons ce nouveau décret, qui nous semble illégal », déclare Xavier Niel dans les colonnes des Echos.
Parfois accusé de profiter de l’occasion pour se faire de la publicité ou aguicher les pirates, Xavier Niel riposte : « Contrairement aux autres FAI, nous appliquerons strictement la loi, mais seulement la loi. Notre position n’était ni marketing ni financière. Nous n’avons pas gagné un abonné en refusant de collaborer au-delà de ce que nous imposent les textes et nos relations avec l’autorité indépendante qu’est la Hadopi sont constructives. Le piratage, c’est la négation de la propriété d’autrui. Les créateurs doivent être rémunérés pour leur travail ».
Ceci posé, le trublion n’hésite pas à faire savoir une fois de plus son désamour pour la loi en elle-même : pour lui, l’Hadopi est « une mauvaise loi qui ne résout rien, qui est très simplement contournable et qui ne tient pas compte de l’évolution de la forme que prend le piratage ». Il en appelle à plutôt à une « véritable concertation avec l’ensemble des acteurs, et non pas un simulacre de discussion comme cela s’est passé ».
La perspective d’une procédure en référé ayant été rejetée par Free, tout recours face au décret prendra désormais plusieurs mois avant d’aboutir. En attendant, l’opérateur sera bien obligé de poursuivre le dialogue avec la Haute autorité ; même si nous « n’avons pas eu d’échanges avec le ministère de la Culture sur l’indemnisation (du coût d’identification des adresses IP, ndlr), qui est de droit », regrette Xavier Niel.