Une étude menée par l’université de Rennes démontre que les internautes, loin d’avoir peur de la sanction, piratent plus d’œuvres protégées depuis l’adoption de la loi dite Hadopi. Cette dernière serait même carrément contre-productive, puisque les pirates en tout genre apprendraient à contourner les mesures de surveillance mises en place, en évitant les réseaux P2P, et en privilégiant le streaming et le direct download… afin de télécharger illégalement en toute impunité.
L’étude, menée auprès d’un échantillon représentatif de 2000 personnes dans la région Bretagne, met en évidence une augmentation globale du nombre du pirates (+3% depuis l’adoption de la Hadopi, en septembre dernier).
Ces vilains téléchargeurs seraient d’ailleurs, comme l’ont déjà démontré d’autres études, les plus gros consommateurs de biens culturels légaux, par ailleurs. Près de 47% des utilisateurs de P2P déclarent consommer du contenu acheté en ligne, contre seulement 17% chez les non-pirates. Couper la connexion des plus gros utilisateurs de P2P reviendrait-il finalement à réduire les revenus des plateformes de téléchargement légal ?
Enfin, nos ministres n’y avaient sans doute pas songé, mais les internautes savent s’informer pour se prémunir contre la Hadopi. Le phénomène est visible : le nombre d’utilisateurs de technologies alternatives aux réseaux P2P a augmenté de 27% depuis l’arrivée de la Hadopi ; Megaupload, Rapidshare, Allostreaming ou Megavideo deviennent les nouveaux alliés des tipiak bretons ! L’abandon du P2P au profit de méthodes plus anonymes se confirme donc : près des deux tiers des internautes ayant cessé de télécharger en P2P se sont tournés vers une de ces alternatives.
Toujours pas appliquée et déjà désavouée, la Hadopi semble perdre un peu de se raison d’être. Devant un abandon progressif des plateformes P2P, elle deviendra bien vite particulièrement inefficace…
Source : Numerama