Le dispositif Hadopi, régulièrement présenté comme infaillible par le gouvernement, semble bel et bien rattrapé par la réalité : malgré les efforts de la Haute autorité pour dissimuler les chiffres officiels, on parle déjà d’un taux d’erreur d’environ 10 %.
Selon les sources de PC INpact, les demandes d’identification d’IP transmises par l’autorité aux fournisseurs d’accès lors des premières vagues d’envois (estimé à 2000 mails au total) auraient un taux de retours positifs de 90 à 92 %.
Cela signifie donc qu’environ 10 % des adresses IP relevées par la Hadopi ne peuvent pas être identifiées. La raison d’un taux d’erreur aussi élevé n’est pas connue ; l’adresse IP impossible à identifier peut être mal formée, expédiée au mauvais FAI, ou impossible à attribuer à un abonné en particulier (dans le cas d’une IP dynamique qui ne serait en réalité pas attribuée au moment des faits présumés, par exemple)…
Ces 10 % visibles viennent rappeler que, loin d’être infaillible, le processus mis en place par l’Hadopi peut faire des erreurs — dans de larges proportions, qui plus est. Le risque est bien réel : si des IP erronées se sont glissées dans les relevés de la Haute autorité, des abonnés pourraient recevoir un e-mail d’avertissement alors qu’ils n’ont, en pratique, rien à se reprocher.
Les 10% d’erreurs quantifiables pourraient ainsi n’être que la partie émergée de l’iceberg face à un problème beaucoup plus vaste. Et, on le sait, démontrer son innocence dans un dispositif majoritairement automatisé relèvera de la gageure en l’absence de toute solution de sécurisation labellisée…