Numerama publie ce lundi une analyse de l’offre de Free, basée sur ses évolutions récentes et sur les propos tenus par certains de ses responsables.
Selon le site, Free se serait progressivement tourné de l’activité de fournisseur d’accès à Internet à celle de prestataire de services haut débit, dont l’accès Internet ne serait finalement qu’une option proposée à titre complémentaire…
Notamment titillé par la mise en place d’un accès prioritaire payant sur le service Freebox TV Replay en juin dernier, une notion « taboue » même si « il ne s’agissait pas en soi d’une atteinte à la neutralité du net, puisque la priorité s’exerce au niveau des services vidéo du boîtiers Freebox TV, et non sur l’accès à Internet lui-même », Numerama profite du lancement de nouveaux services, dont le magasin d’applications interne à la Freebox, le fameux Free Store, pour analyser à nouveau la stratégie de Free :
« […] ce lundi, le responsable des affaires réglementaires de Free Alexandre Achambault a résumé en moins de 140 caractères la stratégie de l’opérateur. « On vend avant tout un accès haut débit à des services, Internet étant proposé sans surcoût », a-t-il écrit. Il renverse ainsi tout le modèle économique traditionnel du fournisseur d’accès à Internet, en faisant de ce dernier l’accessoire ouvert de toute une série de services fermés proposés par l’opérateur.
Alexandre Archambault explique que les services proposés sur la Freebox HD, et probablement de manière tout aussi propriétaire sur les futurs mobiles Free (l’objectif sans doute à terme de son Freestore), sont « très prisés par la majorité des abonnés, ce qui permet aux geeks de payer au final bien moins cher qu’une offre Internet only ».
« La subvention par les services TV & Tel est la clé d’un Internet neutre, performant, compétitif et accessible géographiquement », nous assure M. Archambault. »
Une analyse sévère, que Numerama conclut en estimant que Free a toujours « tout intérêt à se dire partisan de la neutralité du net, pour contrer la stratégie de ses concurrents » ; en d’autres termes, à conserver une totale neutralité sur le terrain de l’Internet, tout en faisant bien la différence avec ses services haut débit proposés aux abonnés Freebox…
Cette analyse rejoint les propos d’autres observateurs, comme Benjamin Bayart (FDN), qui estimait déjà, lors de sa conférence “Internet libre ou minitel 2.0 ?” en 2007, que Free était tout doucement en train de quitter le domaine des fournisseurs d’accès pour devenir un « minitel »…