A moins de deux mois du verdict de l’Arcep sur la candidature de Free à la quatrième licence de téléphonie mobile (« avant Noël », dixit Jean-Ludovic Silicani, président de l’Autorité), l’inquiétude est de mise dans le secteur des télécoms français.
Les salariés d’Alcatel-Lucent n’entendent pas se laisser faire et ont manifesté mardi 10 novembre dernier en plusieurs endroits, notamment devant le siège de l’Arcep et devant le Parlement européen à Strasbourg, afin de défendre leurs emplois contre un nouveau plan social prévoyant le départ de 4000 salariés supplémentaires. Depuis 2006, 4000 employés ont déjà été remerciés par Alcatel-Lucent.
Le message est double puisqu’à l’échelle européenne, les manifestants tentent d’interpeller les pouvoirs publics sur la délocalisation mise en place par les opérateurs téléphoniques. Leur crainte ? Que l’éventuel nouvel entrant, Free Mobile, aille s’équiper à l’étranger, par exemple en Chine, chez ZTE ou Huawei. Les salariés souhaitent une politique de régulation européenne afin de protéger l’industrie des télécoms, et notamment les équipementiers.
On connaît la volonté de Free de « casser les prix », aussi une politique de délocalisation est-elle à craindre. Ce ne serait de toute façon pas une première : la production de Freebox, historiquement située à Laval en France, est désormais largement délocalisée en Asie.
L’Arcep aura pour délicate mission de trancher. Le sujet des emplois fait partie intégrante du dossier de candidature 3G. Aussi, si le projet de Free prévoit de recourir à des équipementiers chinois, cela pourra-t-il influer sur le verdict final. Selon le système de notation mis en place par l’Autorité, les emplois représentent 5% de la note attribuée à Free pour définir s’il sera ou non opérateur.