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Football : François Hollande serait intervenu auprès du Qatar en faveur de Canal+

Drôle d’histoire révélée par Le Canard Enchaîné : François Hollande serait intervenu lui-même auprès du Qatar, en faveur de Canal+, pour éviter que la chaîne BeIN Sports ne rafle la totalité des droits de diffusion de la Ligue 1 de football.

L’affaire a été repérée par la rédaction du Canard Enchaîné au sein du sulfureux et désormais célèbre livre « Un président ne devrait pas dire ça… ». Le président de la République serait intervenu, en personne, pour fausser l’appel d’offres portant sur les droits de diffusion 2016-2020 du football français.

Les faits remontent au mois d’avril 2014. Alors qu’il apparaissait évident que la chaîne qatarie BeIN Sports raflerait la quasi-totalité des droits de l’événement sportif majeur, François Hollande reçoit les deux dirigeants de Canal+ de l’époque, Bertrand Méheut et Rodolphe Belmer. Ces derniers lui demandent de l’aide. Qu’à cela ne tienne : « j’ai appelé l’émir du Qatar », affirme le président. Au téléphone, il lui demandera d’arbitrer en faveur d’un « partage » des droits.

La suite est connue : quelques jours plus tard, les médias annoncent un véritable « match nul » entre Canal+ et BeIN Sports. Chacune des deux chaînes repart avec une part du gâteau : Canal+ préserve l’essentiel de ses droits sur la Ligue 1, conservant les droits de diffusion sur les meilleurs matches de son choix, tandis que BeIN Sports se rabat sur les affrontements restants et sur la Ligue des Champions.

La Ligue de football professionnel n’exclut pas une action en justice

La LFP (Ligue de football professionnel) n’a guère apprécié cette révélation. Les enchères auraient probablement permis de générer des revenus plus importants sans cet arbitrage de l’Élysée — de 100 à 150 millions d’euros supplémentaires, sur les 726,5 millions déjà touchés par la LFP, selon les estimations.

Furieuse, la Ligue n’exclut pas une action en justice. Si François Hollande lui-même est protégé par l’immunité présidentielle, en revanche, une plainte en justice contre l’État pour « faute » reste possible. Autre alternative envisagée : un recours devant l’Autorité de la concurrence, pour « délit d’entente ».

Source : Le Canard Enchaîné

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