Les locaux d’Iliad, à Paris, ont été occupés par des ouvriers du Livre du syndicat SGLCE-CGT de l’imprimerie du Monde ce mardi matin, pendant environ 3 heures. Les salariés (une centaine environ) exigeaient de rencontrer Xavier Niel, l’un des trois propriétaires de leur journal…
« Xavier Niel va découvrir le charme suranné des combats avec le Livre CGT », commentait ce matin le site Electron Libre, premier à relayer l’information.
Arrivée vers 9h30 du matin dans les locaux d’Iliad, la centaine d’ouvriers, affiliés au syndicat SGLCE-CGT de l’imprimerie du Monde, aurait exigé une rencontre avec Xavier Niel avant de repartir sur les coups de 13h00. La police était présente sur les lieux selon Electron Libre, et l’AFP rapporte que de « légères dégradations » sont à déplorer.
« Nous demandons une rencontre avec Xavier Niel pour discuter de l’imprimerie du Monde à Ivry et de sa modernisation. Elle est nécessaire pour pérenniser le site industriel et sauvegarder l’emploi », explique Marc Norguez, secrétaire général du SGLCE-CGT, à l’AFP.
Le syndicat réclame notamment au trio d’actionnaires à la tête du Monde — Matthieu Pigasse, Pierre Bergé et Xavier Niel — un « investissement de l’ordre de 20 à 30 millions d’euros », nécessaire selon lui pour moderniser l’imprimerie, basée à Ivry-sur-Seine (94).
Louis Dreyfus (président du directoire du groupe Le Monde) envisage, de son côté, de diminuer l’activité de l’imprimerie d’Ivry, qui a perdu de nombreux clients (Le Journal du Dimanche, Direct Matin, le Guardian et bientôt les Échos…) en réduisant le nombre de rotatives consacrées à l’impression du Monde, de trois à une. « A l’horizon 2013, les pertes annuelles prévisionnelles seront supérieures à 10 millions d’euros si rien n’est fait », argue-t-il dans un courrier adressé aux salariés.
Une partie de l’impression du Monde devrait être reportée en province, afin d’accélérer la distribution du journal en régions et lui permettre d’y être disponible le soir même (contre le lendemain matin actuellement). « Hors Paris et banlieue, nos ventes l’après-midi, c’est 10.000 exemplaires. C’est très peu. Une impression en région nous permettrait d’avoir une distribution simultanée dans un maximum de points de vente », justifie Louis Dreyfus auprès de l’AFP.
De son côté, la direction de Free n’a pas souhaité réagir à l’information, selon l’AFP.