Canal+ milite pour l’assouplissement d’une règle anti-concentration limitant à sept chaînes maximum le nombre qu’un même groupe audiovisuel peut détenir sur la TNT en France.
Pour le groupe, ce plafond devrait être relevé, au moins pour les chaînes payantes : « la télévision payante ne marche que dans une logique de profusion de chaînes. Le distributeur prend le risque commercial et donc il faut lui permettre de façonner son offre. Cela passe par un choix large de chaînes », explique-t-il dans un article publié par la Tribune.
Il est vrai que le groupe Canal+ va rapidement montrer ses limites sur la TNT avec cette réglementation : déjà à la tête de six chaînes diffusées sur les ondes hertziennes (Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Planète, TPS Star, iTélé), le groupe aura définitivement atteint son quota avec le canal bonus supplémentaire qui lui sera accordé d’office par le CSA à la fin de la diffusion analogique en France.
La chaîne cryptée n’est pas seule à se heurter à un tel problème. Le groupe TF1 arrive lui aussi à saturation, avec six chaînes (TF1, TMC, NT1, LCI, Eurosport, TF6) et son septième canal attribué d’office (qui sera mis à contribution pour la diffusion de TV Breizh). Néanmoins, il reste plus discret sur le sujet et n’a pas entrepris de démarche spécifique auprès des pouvoirs publics pour changer les règles actuelles.
De son côté, Canal+ envisage toutes les options possibles, et se penche notamment sur une idée émise par le rapport Lancelot sur la concentration dans les médias, en 2005, à savoir limiter les chaînes non plus selon leur nombre mais selon leur audience cumulée. Une idée intéressante pour le groupe, qui propose majoritairement de la télévision sur abonnement — mais désagréable pour TF1, dont la chaîne principale réalise fréquemment les meilleures audiences du pays.
La guerre des chaînes est d’ores et déjà lancée : M6, avec ses quatre chaînes TNT (M6, W9, Paris Premiere et TF6), plus le canal bonus, se dit « contre le relèvement » du plafond anti-concentration…