La Commission européenne a donné son feu vert au « Plan Très Haut Débit » français, qui met essentiellement à contribution l’État et les collectivités, aidés par les opérateurs privés, pour un budget total de 20 milliards d’euros.
Ambitieux, le plan THD l’est certainement. Son objectif affiché est de raccorder en très haut débit tous les foyers français de la métropole d’ici à 2022. Un pari sur le court terme, qui s’appuie sur une compréhension large du terme « Très Haut Débit ». Selon les conditions rédigées par le gouvernement, il suffit qu’un accès propose au moins « 30 mégabits par seconde » pour être considéré en très haut débit. Pas très alléchant, et loin des miracles de la fibre optique qui propose à l’heure actuelle des offres jusqu’à 1 Gbps.
Un plan « montée en débit » reposant sur le cuivre
De nombreux observateurs critiquent ainsi les modalités du plan, en estimant que ce dernier favorisera les solutions reposant sur le cuivre. En effet, grâce au VDSL, il est possible d’atteindre des débits supérieurs à 30 Mbps, suffisants pour rentrer dans le cadre du plan THD.
Ainsi, pour respecter leur objectif de déploiement au plus vite, les collectivités pourront être tentées de faire appel à des solutions de « montée en débit », notamment dans les zones rurales. Via l’installation de NRA-MeD, des sous-répartiteurs téléphoniques spécifiques, Orange est en mesure de réduire la longueur de la ligne téléphonique des abonnés… et ainsi de les rendre éligible aux offres VDSL, qui nécessitent une ligne courte (jusqu’à 1,5 km environ).
Interrogé à de multiples reprises à ce sujet, l’État n’a pas souhaité confirmer quelle part du budget du plan serait effectivement consacrée à la fibre, et laquelle serait utilisée pour une simple « montée en débit » du cuivre.