Si Bouygues Telecom se prépare à l’entrée de Free Mobile sur le marché, c’est avec une volonté affichée de conserver l’esprit d’un « challenger ». Le troisième opérateur mobile était, lui-même, dans la chaise du nouvel entrant il y a quelques années…
Interrogé sur l’arrivée du trublion des télécoms, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom, tient un discours sensiblement identique à celui déjà exprimé par son directeur adjoint, Frédéric Ruciak.
Dans une interview consacrée au magazine Management, il martèle que Bouygues n’a « pas attendu Free pour réduire [ses] coûts », même s’il concède que l’annonce de l’arrivée de Free Mobile a « simplement accéléré [ses] plans ». Et il ne cache pas que le but avoué de son offre B & You est de viser une clientèle potentiellement attirée par Free…
Extrait :
Management : Comment met-on une entreprise de 9200 salariés en ordre de bataille ?
Olivier Roussat : En ne paniquant pas ! La peur n’éloigne pas le danger. Certes, nous serons bientôt quatre opérateurs dans le mobile, et nos parts de marché respectives baisseront mécaniquement. Mais chez Bouygues Telecom, nous n’avons pas attendu Free pour réduire nos coûts. C’est plutôt la technologie 4G, qui permettra dans quelques années de téléphoner via Internet, donc sans forfait voix, qui a sonné le début de la révolution. L’annonce de l’arrivée de Free Mobile a simplement accéléré nos plans.
Vous lancez tout de même des forfaits low cost, comme Orange et SFR, pour couper l’herbe sous le pied à ce nouveau rival…
Nos forfaits B&You sont d’abord un changement de modèle économique. Ils sont proposés exclusivement sur Internet, sans engagement ni téléphone à prix cassé, et la relation client est assurée en ligne, ce qui permet de proposer des tarifs très bas. L’objectif est de cibler une population jeune, habituée aux nouvelles technologies. Des utilisateurs que Free visera probablement aussi. (…)
Source : Management