Un article d’Atlantico s’intéresse à la communication de Xavier Niel sur les dividendes reversés par la maison-mère de Free, Iliad.
L’auteur y revient sur le passage du fondateur de Free dans l’émission « C à Vous » sur France 5, et plus particulièrement sur une question portant sur les dividendes reversés par Iliad à ses actionnaires. Xavier Niel, connu pour attaquer régulièrement ses concurrents sur ce sujet précis, avait répondu que les dividendes s’élevaient à « je ne sais pas, zéro virgule… enfin, rien (…) on est réputés pour ne pas faire de dividendes ». Avant de se faire plus précis : « je crois qu’on reverse 20 millions d’euros par an sur un profit d’1,3 milliard d’EBITDA l’année dernière ». Or, s’il est vrai qu’Iliad reverse à ses actionnaires des dividendes plus faibles que la moyenne, il est erroné de parler de presque « rien ».
L’auteur de cette tribune rappelle qu’Iliad n’est pas tout à fait une société comme les autres auxquelles elle se compare, puisqu’un seul actionnaire, Xavier Niel, en possède à lui seul près de 55%. Pour l’année 2014, ses dividendes se sont élevés à 55% des 21,6 millions redistribués, soit environ 11,9 millions d’euros.
Par ailleurs, il estime que la comparaison de Xavier Niel, qui compare le dividende reversé à son EBITDA, n’est pas correcte. On utilise généralement plutôt le bénéfice net d’une entreprise pour calculer ce ratio : et, en 2014, pour 21,6 millions d’euros reversés sur 278,4 millions de bénéfice net, les dividendes d’Iliad s’établissent à un ratio de 8%.
Et tout cela sans compter les stock-options et actions gratuites des principaux dirigeants, poursuit l’auteur. Ceux-ci peuvent de cette façon vendre leurs actions puis en créer de nouvelles, générant une plus-value au passage.
L’auteur de la tribune n’est pas tant critique envers la communication du patron d’Iliad qu’envers le travail journalistique de l’équipe de C à Vous et de la présentatrice Anne-Sophie Lapix, à qui il reproche de ne pas avoir cherché ces informations (publiques) en amont et de ne pas avoir corrigé Xavier Niel au vol. « Xavier Niel lui-même devrait s’inquiéter du niveau indigent de travail des journalistes parisiens, et de leur faible crédibilité dans l’opinion publique, étant lui-même actionnaire du Monde, du Nouvel Observateur, et de tant d’autres journaux/sites, (dont Atlantico) », estime-t-il.
Source : Atlantico