Le président de l’Arcep, Jean-Ludovic Silicani (en photo), a consacré une interview au journal professionnel EuroTMT dans laquelle il revient sur le déploiement de la fibre en France, notamment sa lenteur et les difficultés rencontrées par le régulateur.
Dans une interview fleuve, J.-L. Silicani évoque les difficultés rencontrées par les opérateurs et les collectivités, notamment en termes de coûts d’investissements « dans un contexte économique difficile ». Il rappelle toutefois que la France, contrairement aux idées reçues, dispose toujours d’un bon taux de raccordement à la fibre.
Toujours en termes de déploiement, sur le terrain de la téléphonie mobile cette fois-ci, le président de l’Arcep constate un « effort de couverture des dernières zones blanches et grises en 2G, mais aussi en 3G » et ce, après que les deux opérateurs Orange et SFR aient été mis en demeure de rattraper leur retard de déploiement du réseau sur le territoire.
Il revient enfin sur la demande de baisse de tarifs de la part de France Telecom sur l’ADSL, sur un ton assez vif : « nous ne faisons pas de la régulation asymétrique pour le plaisir (…) Nous le faisons, comme le prévoit le cadre européen, lorsque cela est nécessaire, c’est à dire quand un opérateur est jugé puissant au terme d’une analyse de marché. Que cela plaise ou non ! »
Extrait de l’interview :
Comment expliquez-vous le faible avancement des déploiements dans la zone très dense ?
La France dispose d’un taux de foyers raccordés à la fibre sensiblement supérieur à la moyenne européenne. Le cycle d’investissement a démarré avec la publication, en février 2010, par les différents opérateurs, de leurs offres d’accès et France Télécom a en outre déjà publié la liste des communes où il allait investir. Dans les tout prochains jours, Free et SFR vont de même proposer leur propre liste de communes. Enfin, et c’est une bonne surprise, Bouygues Telecom a manifesté le souhait d’investir dans la fibre tout en manifestant des réserves, en ce qui concerne les modalités de co-investissement et les tarifs d’accès. Mais il faut bien voir que ce nouveau cycle d’investissement démarre dans un contexte économique difficile et qu’opérationnellement cela prendra du temps. Notre objectif est double : pouvoir répondre à la demande de la population et des entreprises et rester en tête des grands pays européens.