Arnaud Montebourg, ministre du Redressement durable, avait exprimé le souhait, début octobre, que les opérateurs privilégient l’équipementier Alcatel-Lucent, pour se protéger « contre l’arrivée du matériel d’équipements télécoms chinois ». Et pourtant…
On s’en doutait bien un peu, mais BFM Business l’affirme aujourd’hui : la “quasi-totalité” des équipements vendus par Alcatel-Lucent sont en réalité fabriqués en Chine, principalement à Shanghai. L’équipementier y produit « les équipements ADSL (DSLAM), achetés par Orange, SFR et Bouygues. Ou les réseaux mobiles (accès radio), utilisés par Orange et SFR »…
En réalité, Alcatel-Lucent ne dispose plus que de deux sites de production sur le territoire français. L’un, à Calais, fabrique des câbles sous-marins. L’autre, à Eu, ne réalise que des prototypes de cartes électroniques, avant une production de masse délocalisée. Comme si cela ne suffisait pas, l’équipementier prévoit de se désengager partiellement du site d’Eu, en faisant entrer un nouvel actionnaire au capital.
Loin d’avoir l’effet escompté, à savoir un « patriotisme économique » désiré par Montebourg, le recours à Alcatel-Lucent comme équipementier tend plutôt à déséquilibrer la balance commerciale, puisque les achats sont pour la plupart considérés comme des importations.
Du côté d’Alcatel-Lucent, on se défend en invoquant une R&D encore très ancrée sur le sol français : certains produits « sont conçus, développés et testés en France. C’est le cas notamment de la plus grande partie des produits d’accès mobile », justifie le constructeur à BFM Business…
Source : BFM Business