L’utilisation d’ondes mobiles 4G provoque des interférences empêchant la bonne réception d’un signal de télévision par la TNT : ce risque, pointé du doigt dès le mois de mars par les opérateurs, se confirme un peu plus chaque jour dans la zone d’expérimentation 4G située en Mayenne, près de Laval.
Ce problème de brouillage, qui pourrait coûter cher aux opérateurs, avait fait l’objet d’une vive polémique au mois de juin, alors que Bouygues Telecom avait décidé de saisir le conseil d’État. L’opérateur estimait que le préjudice potentiel pourrait s’élever de 500 millions à 1,7 milliard d’euros si plus de 20% des foyers français étaient touchés par un problème de réception TNT.
À l’époque, le ministre chargé de l’Industrie, Éric Besson, avait tenu à minimiser les faits en affirmant que « les brouillages concernent une partie infime des cas »… ceci, afin de ne pas retarder le calendrier prévu pour les attributions de licences 4G.
Pourtant, il semblerait que même le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) ne partage pas cette vision optimiste de la situation. Lors du week-end des 15 et 16 octobre, le gendarme de l’audiovisuel a demandé aux opérateurs présents sur la zone d’expérimentation de Laval de cesser temporairement leurs tests en 4G.
En ce week-end où des records d’audience étaient attendus, entre la demi-finale de la coupe du monde de rugby et le deuxième tour des primaires socialistes, le CSA considérait qu’il s’agissait de la meilleure solution « au vu du nombre de téléspectateurs brouillés », soit « une dizaine d’immeubles collectifs (ce qui représente entre 300 et 400 personnes » dans la zone d’expérimentation.
Les brouillages, allant de quelques coupures d’image à un arrêt total de la réception, seraient donc plus importants que ce que le ministre voulait bien admettre. De quoi remettre en question la pérennité des licences 4G sur la bande des 800 MHz, dont l’appel à candidatures est actuellement toujours en cours…
Source : Les Échos