Suite à la publication de l’appel à candidatures visant à décerner la quatrième licence 3G en France à un nouvel opérateur, les réactions se sont montrées nombreuses au cours du week-end ; et aujourd’hui, l’information prend une bonne place au sein des quotidiens nationaux.
France Telecom s’était bien vite empressé de contester le prix de la licence, arguant un prix bien trop bas (240 millions d’euros) en comparaison de ce que les trois opérateurs en place, Orange, SFR et Bouygues, avaient pu débourser en 2001 et 2002 (619 millions d’euros chacun). Cependant, il s’agissait là de licences dites « complètes » là où la quatrième licence a été, pour des raisons financières, divisée en plusieurs lots (le lot à la vente n’étant qu’une des trois parties de la licence initialement envisagée). FT envisagerait néanmoins de porter l’affaire devant la Commission européenne, si l’on en croit les Echos de ce matin qui rapportent les propos d’un « porte-parole » de l’opérateur : « France Télécom va saisir la Commission européenne pour aide d’Etat, c’est-à-dire l’avantage accordé au quatrième entrant par rapport aux trois autres détenteurs de fréquences mobiles ».
L’opérateur historique n’est pas le seul à faire grise mine après la publication de l’appel d’offres. Relativement inattendu sur ce terrain, l’opérateur Tele2 a fait connaître son mécontentement. Il pointe du doigt la condition des MVNO (les opérateurs « virtuels » louant le réseau à un opérateur en place, NDLR), peu voire pas du tout mise en avant dans le décret. En l’absence de mesures réelles dans ce domaine, Tele2 n’hésite pas à qualifier l’action du gouvernement de « rendez-vous raté avec la concurrence ».
Prudents, les syndicats CFE-CGC et Unsa demandent à ce que l’appel d’offres comporte un volet sur les impératifs en termes d’emploi. Dans un communiqué, ils « exigent du gouvernement et du régulateur que la question de l’emploi soit remise au centre de l’appel d’offres de la quatrième licence, à savoir que tous les emplois (et en particulier les centres d’appels commerciaux et d’assistance technique) soient localisés en France ». Est-ce le cas pour les trois opérateurs déjà en place ?
Une très bonne partie de la presse nationale et régionale de ce jour se retrouve complètement phagocytée par l’actualité de la licence 3G. Le sujet passionne les médias et intéresse le public, à n’en pas douter. Si on ne peut pas éviter les approximations douteuses et les tentatives maladroites de vulgarisation de certains sujets techniques, il est pourtant évident que l’impact potentiel d’un futur quatrième opérateur n’échappe à personne. Si Le Parisien se demande « A quoi va servir la quatrième licence », Midi Libre va un peu vite en besogne (« Le 4e réseau mobile annonce une baisse des prix »). Enfin, l’Est Républicain titre, tout simplement, « La guerre du téléphone ». Aucun doute, ça va saigner !