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Sécurité en ligne : la Grande-Bretagne met en place les premiers codes pour encadrer les entreprises de la tech

Angleterre drapeau

Le Royaume-Uni franchit une étape majeure dans la régulation du secteur technologique avec l’entrée en vigueur de son régime de sécurité en ligne, lundi. Ce cadre ambitieux vise à responsabiliser les entreprises de médias sociaux comme Meta (Facebook) et TikTok face aux risques que leurs plateformes représentent pour les utilisateurs, en particulier les enfants. Désormais, les géants de la tech devront adopter des mesures strictes pour combattre l’activité criminelle et promouvoir des pratiques numériques plus sûres.

Un cadre légal pour renforcer la sécurité en ligne

Adoptée l’année dernière, la loi sur la sécurité en ligne impose des normes strictes aux plateformes numériques. Ces règles s’appliquent à des sites populaires comme Facebook, YouTube, TikTok, et toute plateforme à large audience. Le régulateur britannique des médias, l’Ofcom, joue un rôle central dans l’application de ce cadre légal.

Les premiers codes de pratique publiés par l’Ofcom mettent un accent particulier sur la lutte contre les contenus illégaux, notamment les abus sexuels sur les enfants et l’assistance ou l’incitation au suicide.

Pour se conformer, les entreprises doivent repenser leur approche de la sécurité sur leurs plateformes et implémenter des outils et mesures dès le 16 mars 2025. Après cette date, des sanctions sévères seront appliquées en cas de non-respect.

Des obligations claires pour les plateformes

Évaluer les risques d’ici 2025

Les entreprises ont jusqu’en mars 2025 pour réaliser une évaluation approfondie des risques posés par les contenus illégaux sur leurs plateformes. Cette évaluation doit couvrir les risques pour les enfants, mais également pour les adultes.

Une fois cette analyse réalisée, elles devront mettre en œuvre des mesures concrètes pour atténuer ces dangers.

Des outils et fonctions renforcés

Parmi les exigences du nouveau code :

Une meilleure modération des contenus : en effet, les entreprises devront détecter et supprimer les contenus illégaux plus rapidement, notamment grâce à des outils automatisés tels que le hashtag-matching et la détection d’URL.

Un signalement simplifié puisque les utilisateurs doivent pouvoir signaler les contenus problématiques facilement, via des interfaces claires et accessibles.

Des tests de sécurité intégrés : les entreprises devront également concevoir leurs plateformes pour qu’elles soient « sécurisées par conception », avec des mécanismes internes limitant les risques avant même que les utilisateurs ne soient exposés.

Un levier de sanction puissant pour Ofcom

Pour garantir le respect des nouvelles règles, Ofcom dispose de pouvoirs étendus au moyen de sanctions financières lourdes, puisque les entreprises risquent jusqu’à 18 millions de livres (22,3 millions de dollars) ou 10 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel en cas de non-conformité.

Mais également, c’est le blocage des sites qui est encouru car si une entreprise persiste à ignorer les règles, le régulateur pourra demander aux tribunaux de bloquer l’accès à sa plateforme au Royaume-Uni.

La directrice générale d’Ofcom, Melanie Dawes, a affirmé que l’industrie technologique est désormais sous surveillance accrue :

« Les projecteurs sont fermement braqués sur les entreprises technologiques. Nous surveillerons de près pour nous assurer qu’elles respectent les normes strictes définies par nos codes de pratique. »


Un tournant pour la sécurité numérique

Le secrétaire britannique à la Technologie, Peter Kyle, a salué ces nouveaux codes comme une avancée majeure :

« Si les plateformes ne parviennent pas à s’intensifier, le régulateur a mon soutien pour utiliser tous ses pouvoirs, y compris les amendes et le blocage des sites. »

Cette initiative marque un changement significatif dans la manière dont les gouvernements s’attaquent aux dangers du numérique. Elle illustre surtout une volonté de rendre les plateformes responsables de leurs contenus tout en garantissant une meilleure protection des utilisateurs.

Implications pour le marché technologique

La mise en œuvre du régime de sécurité en ligne aura des répercussions profondes.

Les grandes entreprises comme Meta, TikTok et Google devront investir massivement dans des systèmes automatisés de modération et des mécanismes de conformité. Ces coûts supplémentaires pourraient redéfinir leurs priorités stratégiques.

Le modèle britannique pourrait inspirer d’autres nations à adopter des réglementations similaires, créant un cadre mondial plus harmonisé pour la sécurité en ligne.

Avec des exigences renforcées en matière de détection et de suppression des contenus illégaux, les technologies comme l’intelligence artificielle et les systèmes de gestion des données sécurisées connaîtront une demande accrue.

Les plateformes capables de se conformer rapidement et efficacement aux nouvelles règles pourraient bénéficier d’un avantage concurrentiel en améliorant leur image de marque auprès des utilisateurs et des gouvernements.

Un pas vers un Internet plus sûr

Avec son régime de sécurité en ligne et ses premiers codes de pratique, la Grande-Bretagne montre qu’il est possible d’établir des standards de sécurité solides tout en responsabilisant les entreprises technologiques.

Alors que les plateformes numériques continuent d’évoluer, ces mesures rappellent l’importance d’un cadre légal clair pour protéger les utilisateurs, en particulier les plus vulnérables, tout en renforçant la confiance dans l’écosystème numérique.

Si elles sont bien mises en œuvre, ces règles pourraient transformer durablement l’environnement en ligne en un espace plus sûr et plus éthique pour tous.

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