La chaîne NRJ 12 a décidé de saisir le Conseil d’État pour contester le rejet de sa candidature à l’attribution des fréquences TNT à partir de février 2025. Cette décision, annoncée par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) en fin de semaine dernière, a suscité l’indignation du groupe NRJ, qui dénonce une décision « manifestement illégale ».
Un choix controversé de l’Arcom
L’Arcom a retenu 11 chaînes pour émettre sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT), laissant NRJ 12 et C8 hors de la liste des fréquences attribuées. Cette décision intervient malgré le retrait annoncé des chaînes de Canal+, ce qui aurait pu libérer de la place pour de nouvelles candidatures.
Selon le groupe NRJ, cette situation résulte d’un manquement de l’Arcom à ses obligations. Dans un communiqué, le groupe affirme que le régulateur a choisi de ne pas attribuer la totalité des 15 autorisations prévues par le règlement de l’appel à candidatures, préférant reporter l’attribution des fréquences disponibles. Une décision que NRJ 12 juge « injustifiable » et « illégale ».
L’Arcom, de son côté, a défendu sa décision en affirmant que le choix de ne pas attribuer toutes les fréquences immédiatement ne remettait pas en cause le nombre total de services autorisés à émettre gratuitement sur la TNT.
NRJ 12, une chaîne historique mise à l’écart
NRJ 12 se présente comme une chaîne respectueuse de ses obligations, contribuant activement au succès de la TNT depuis deux décennies. Selon le groupe, la chaîne attire chaque mois 33,4 millions de téléspectateurs et joue un rôle clé dans l’offre audiovisuelle française.
Le rejet de sa candidature est perçu par NRJ 12 comme un choix délibéré de l’Arcom pour exclure la chaîne, une décision qui « appauvrit l’offre de la TNT ». Le groupe souligne que ce choix favorise une concentration de chaînes axées sur des thématiques « déjà sur-représentées », comme les débats et l’information, qui ciblent principalement un public âgé.
NRJ 12 insiste sur l’importance de la diversité des contenus pour garantir le dynamisme et l’attractivité de la TNT. Selon le groupe, priver la plateforme d’une chaîne comme NRJ 12 pourrait affaiblir l’ensemble de l’écosystème, au moment où la TNT fait face à la concurrence accrue des services de streaming et des plateformes numériques.
Un recours imminent devant le Conseil d’État
Face à cette situation, le groupe NRJ a annoncé son intention de saisir le Conseil d’État dans les prochains jours pour contester la décision de l’Arcom. L’objectif est de forcer le régulateur à revoir son processus de sélection et à attribuer les fréquences disponibles conformément aux règles établies.
Cette action juridique pourrait également avoir des répercussions plus larges sur la manière dont les fréquences de la TNT sont gérées à l’avenir.
Une décision qui pourrait redessiner le paysage audiovisuel français
Le rejet de NRJ 12 de la TNT soulève des questions sur l’avenir de cette plateforme dans un environnement médiatique en pleine mutation. Alors que la TNT demeure un mode de diffusion essentiel pour une grande partie des foyers français, des décisions comme celle de l’Arcom pourraient fragiliser son attractivité face à des concurrents tels que Netflix, Prime Video ou YouTube.
En favorisant certaines thématiques au détriment d’autres, l’Arcom pourrait également influencer la diversité des contenus disponibles pour les téléspectateurs, une question centrale pour le pluralisme de l’information et du divertissement.
Une bataille qui s’annonce décisive
Le recours de NRJ 12 auprès du Conseil d’État marque le début d’une bataille juridique et réglementaire qui pourrait redéfinir les règles de la TNT en France. Au-delà de l’enjeu pour la chaîne elle-même, cette affaire pose des questions cruciales sur la gestion des ressources audiovisuelles publiques et sur l’avenir de la diversité dans le paysage audiovisuel français.
Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de NRJ 12 sur la TNT et pourraient bien façonner le futur de la télévision gratuite en France.