Martin Ajdari s’est vu confier les rênes de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), succédant ainsi à Roch-Olivier Maistre. Cette nomination, validée par le Parlement en décembre et proposée par Emmanuel Macron, révèle une volonté de créer une dynamique de renouveau dont l’impact sur le secteur est déjà scruté de près.
Un parcours éloquent dans l’audiovisuel
À 56 ans, Martin Ajdari apporte une riche expérience issue du monde de l’audiovisuel. Ancien responsable de France Télévisions et ex-directeur général délégué de Radio France, il a également dirigé le cabinet de plusieurs ministres de la Culture. Son parcours diversifié, notamment au sein de l’Opéra de Paris où il occupait le poste de directeur général adjoint depuis 2020, le positionne comme un acteur incontournable pour relever les défis actuels. Dès le 2 février, il endosse officiellement la présidence de l’Arcom, un organisme qui, depuis sa transformation en 2022, a vu ses prérogatives s’élargir pour inclure non seulement la régulation des chaînes traditionnelles mais aussi la surveillance des plateformes numériques.
Le mandat d’Ajdari débute dans un contexte particulièrement mouvant. La récente décision de l’Arcom d’ordonner l’arrêt de chaînes telles que C8 et NRJ12, actuellement contestée devant le Conseil d’État, témoigne des tensions qui traversent le secteur. Par ailleurs, le lancement imminent de nouvelles antennes, comme T18 du groupe CMI France et une chaîne d’Ouest-France, annonce une période de chambardements sur la TNT. Ces évolutions interviennent dans un environnement numérique où la réglementation des plateformes en ligne se complexifie, avec des obligations renforcées quant à la diffusion des contenus et le respect du pluralisme.
Une vision de la régulation modernisée
Devant les députés, Martin Ajdari a insisté sur le rôle de l’Arcom qui doit être « plus régulateur que gendarme ». Dans un marché à la fois ouvert et fragmenté, il estime que la régulation doit favoriser un équilibre entre innovation et stabilité, notamment face à la domination des géants américains du numérique. Son discours met en lumière la nécessité d’adapter les règles à l’évolution rapide de l’écosystème audiovisuel tout en préservant la robustesse du modèle économique des médias français – une préoccupation également exprimée par son prédécesseur, Roch-Olivier Maistre.
Défis et enjeux de la transition numérique
Les défis à venir sont nombreux. La réorganisation de la TNT, la gestion des saisines records enregistrées en 2024 et l’élargissement des pouvoirs de l’autorité – notamment dans le blocage de sites – imposent à Ajdari de faire preuve d’une grande capacité d’adaptation. Il s’agit pour lui de concilier la nécessité de moderniser la régulation avec la préservation d’un espace public équilibré, où la diversité des contenus et le pluralisme demeurent au cœur des préoccupations. Le nouveau président devra également s’assurer que la transition numérique profite à l’ensemble des acteurs du secteur sans compromettre l’indépendance éditoriale.
Un signal pour l’avenir des médias français
Le changement à la tête de l’Arcom survient à un moment charnière pour l’audiovisuel français, où tradition et numérique convergent pour redéfinir les modes de régulation. La nomination de Martin Ajdari est perçue comme le signal d’un nouveau départ, un appel à repenser l’avenir de la communication audiovisuelle dans un monde en perpétuelle transformation. Les regards se tournent désormais vers lui pour observer comment, par une approche à la fois rigoureuse et novatrice, il instaurera un équilibre entre innovation, pluralisme et stabilité.