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Lutte contre le piratage sportif : un tournant décisif en 2024 avec 1922 services illégaux bloqués

Arcom

L’année 2024 marque un tournant majeur dans la lutte contre le piratage des retransmissions sportives. En seulement huit mois, entre janvier et août, pas moins de 1922 services illégaux ont été bloqués à la demande de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Ce chiffre dépasse largement celui de 2023, où 1544 services avaient été bloqués sur l’ensemble de l’année, reflétant l’intensification des efforts pour endiguer ce phénomène croissant.

Ces blocages concernent principalement des sites illégaux de live streaming, mais de plus en plus, c’est le domaine de l’IPTV (Internet Protocol Television) qui est visé. Ces services, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à des chaînes de télévision via internet, souvent pour un coût bien inférieur aux abonnements légaux, prolifèrent sur le marché noir.

Depuis la reprise de la Ligue 1 McDonald’s de football en août 2024, une compétition particulièrement prisée par les pirates, l’Arcom a intensifié ses actions. Au total, 396 services illégaux ont été bloqués sur les dernières semaines, dont 362 liés à des offres IPTV, en collaboration avec les principaux fournisseurs d’accès à internet (FAI) tels que Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR.

Une collaboration renforcée pour une action efficace

Pour mener à bien cette lutte, l’Arcom ne travaille pas seule. Elle intervient en soutien des ayants droit – c’est-à-dire les diffuseurs et détenteurs des droits de retransmission –, mais également en étroite collaboration avec les fournisseurs d’accès à Internet et le tribunal judiciaire, qui valide les demandes de blocage. Ce travail collectif permet une action rapide et coordonnée face à des services illicites dont la nature évolue constamment, en particulier à mesure que les plateformes de streaming et les services IPTV illégaux perfectionnent leurs moyens de contourner la loi.

L’Arcom et ses partenaires doivent donc s’adapter en permanence aux avancées techniques des sites pirates. Ceux-ci ont recours à des technologies toujours plus sophistiquées pour masquer leurs activités, multiplier les adresses IP ou utiliser des serveurs répartis à l’international, rendant leur détection et leur blocage plus complexes.

Sensibilisation du public : un enjeu clé

Si la répression est essentielle, l’Arcom mise aussi sur la sensibilisation du grand public pour réduire le piratage à sa source. En effet, de nombreux consommateurs ne mesurent pas toujours l’impact de leur utilisation de ces services illégaux, à la fois sur le plan légal et économique. C’est pourquoi l’Autorité encourage les chaînes de télévision à diffuser régulièrement des spots de sensibilisation, rappelant l’importance du respect des droits des créateurs et des diffuseurs.

L’objectif est clair : montrer que derrière le piratage se cache une atteinte directe aux revenus des ayants droit, qui se traduisent par des pertes économiques conséquentes pour les chaînes, les ligues sportives, les clubs, et même les joueurs eux-mêmes. En renforçant cette pédagogie, l’Arcom espère inciter les spectateurs à privilégier des solutions légales pour consommer du contenu sportif.

Un bilan encourageant, mais la lutte continue

Le bilan de cette année 2024 est sans précédent, mais la lutte contre le piratage sportif est loin d’être terminée. La réactivité des pirates, leur capacité à se réinventer, et la demande croissante pour des contenus sportifs en direct font que cette bataille est loin d’être gagnée. Toutefois, avec des actions de blocage en nette hausse et une sensibilisation accrue, l’Arcom et ses partenaires semblent avoir pris une longueur d’avance dans cette guerre contre les services illégaux.

L’avenir de cette lutte se jouera sur plusieurs fronts : une surveillance technologique renforcée, une législation adaptée, et surtout, une prise de conscience collective sur les conséquences du piratage.

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