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Google et Apple sous pression : l’UE intensifie sa répression contre Big Tech

La bataille entre Bruxelles et les géants de la technologie prend une nouvelle dimension. Le 19 mars 2025, la Commission européenne a frappé Google et Apple pour non-respect des règles de concurrence, dans le cadre de la Loi sur les Marchés Numériques (DMA). Cette régulation cherche à limiter la domination des Big Tech et à garantir une concurrence équitable sur le marché numérique européen.

Alors que Google est accusé d’entraver la liberté des développeurs et de favoriser ses propres services, Apple se voit contraint d’ouvrir son écosystème à la concurrence. Une offensive réglementaire qui pourrait coûter cher aux deux géants américains et qui risque d’accentuer les tensions entre l’Union européenne et les États-Unis.

Google dans le viseur ou l’apologie de l’abus de position dominante

Google, filiale d’Alphabet, fait face à deux accusations majeures concernant ses pratiques anticoncurrentielles.

L’entreprise empêche notamment les développeurs d’applications de rediriger les utilisateurs vers des offres hors du Play Store, où ils devraient pouvoir bénéficier de prix plus avantageux. Mais ce n’est pas tout, puisque Google prélève des frais de service excessifs sur les transactions effectuées via Google Play, limitant la possibilité pour les développeurs de proposer des alternatives.

Face à ces accusations, Google rejette les critiques et défend son modèle économique. Oliver Bethell, directeur de la concurrence chez Google, affirme que ces mesures nuisent aux utilisateurs et aux entreprises européennes, en rendant la recherche moins efficace. Il estime également que les restrictions imposées par l’UE compromettent la capacité de Google à financer Android et ses services Play.

Si Google est reconnu coupable, il risque une amende pouvant atteindre 10 % de son chiffre d’affaires annuel mondial, ce qui pourrait représenter plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Apple sommé d’ouvrir son écosystème

Apple, de son côté, subit un double assaut réglementaire. La Commission européenne lui impose deux obligations majeures :

Une interopérabilité des appareils concurrents

Apple doit en effet ouvrir son système d’exploitation aux fabricants de smartphones, écouteurs et casques de réalité virtuelle, afin qu’ils puissent se connecter sans restriction aux iPhones et iPads ; une décision qui a pour objet de mettre fin au modèle fermé d’Apple, qui limite l’utilisation d’accessoires tiers et contraint les utilisateurs à acheter des produits de la marque.

L’ouverture aux développeurs d’applications

Apple a vivement réagi à cette décision, dénonçant une atteinte à son modèle économique. Dans un communiqué, l’entreprise affirme que ces obligations ralentiront son innovation et forceront Apple à offrir gratuitement ses technologies à des rivaux qui ne suivent pas les mêmes règles.

Si Apple ne se conforme pas à ces exigences, la sanction consisterait en une nouvelle enquête avec à la clé, des sanctions financières.

Une bataille économique et politique

Cette offensive européenne ne se déroule pas sans tensions diplomatiques. Aux États-Unis, le président Donald Trump a menacé d’imposer des taxes douanières aux pays qui sanctionnent les entreprises américaines, accentuant le climat conflictuel entre Washington et Bruxelles.

L’Europe, de son côté, renforce son cadre législatif pour contrer l’hégémonie des Big Tech. La Loi sur les Marchés Numériques (DMA), entrée en vigueur en 2024, oblige les géants du numérique à respecter des règles strictes en matière de concurrence sous peine d’amendes colossales.

Google, qui a déjà écopé de plus de 8 milliards d’euros d’amendes ces dernières années pour des pratiques anticoncurrentielles, voit sa position de plus en plus menacée en Europe. Quant à Apple, son écosystème fermé est directement remis en cause, ce qui pèsera forcément sur son modèle économique.

Quel impact pour les consommateurs et les entreprises ?

À court terme, cette répression de l’UE devrait bénéficier aux consommateurs et aux entreprises européennes.

Pour les utilisateurs d’Android déjà qui auront un accès plus facile à des offres alternatives en dehors du Play Store, tandis que ceux d’iOS profiteraient d’une plus grande compatibilité avec d’autres appareils.

Par ailleurs, en étant moins dépendants des plateformes de Google et Apple, ces derniers réduiront plus ou moins leurs coûts et auront la faculté de proposer des tarifs plus compétitifs.

Cerise sur le gâteau, face aux régulateurs, Google et Apple seront contraints de s’adapter aux nouvelles exigences européennes ; une source d’inspiration non négligeable pour d’autres régulations dans le monde !

Cependant, ces mesures devraient rencontrer quelques effets secondaires avec notamment des contraintes répercutées sur les utilisateurs de Google et Apple, en augmentant les prix des services payants ou en limitant certaines fonctionnalités sur le marché européen.

L’Europe impose son autorité face aux géants du numérique

C’est donc un message fort qui est envoyé aux Big Tech par l’Union Européenne : l’époque où elles pouvaient imposer leurs propres règles sans contrainte réglementaire est révolue. Google et Apple, piliers du numérique mondial, sont désormais sous surveillance renforcée, avec des obligations claires et des sanctions potentielles considérables.

Si cette répression marque une victoire pour la concurrence, elle ne sera pas sans conséquences. Google et Apple lutteront pied à pied pour protéger leurs modèles économiques, quitte à modifier leurs services en Europe ou à envisager des recours juridiques.

Reste à voir si cette offensive européenne inspirera d’autres régulateurs, notamment aux États-Unis, où la pression s’accentue également sur les pratiques monopolistiques des géants de la Tech. Une chose est certaine : la bataille entre Bruxelles et la Silicon Valley ne fait que commencer.

Source Reuters.

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