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Baromètre du numérique 2025 : une société ultra-connectée entre opportunités et inquiétudes

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L’édition 2025 du Baromètre du numérique, réalisée par le CREDOC et publiée par l’Arcep, l’Arcom, le Conseil général de l’économie et l’ANCT, dresse un portrait saisissant des usages et équipements numériques en France. Avec un taux de connexion proche de 100 % chez les 12 ans et plus et une explosion du temps passé sur les écrans, le rapport souligne les transformations majeures induites par le numérique, tout en pointant les limites et préoccupations liées à cette hyperconnectivité.

Des équipements omniprésents et une connexion toujours plus rapide

Le numérique est devenu un pilier central du quotidien des Français. En 2024, 98 % des 12 ans et plus possèdent un téléphone mobile, dont 91 % un smartphone, en hausse de 4 points sur un an. Les ordinateurs restent massivement adoptés (89 % de la population), tandis que les équipements connectés (enceintes intelligentes, objets de santé, sécurité ou domotique) poursuivent leur progression fulgurante (40 % des foyers, +3 points en un an).

L’essor de la fibre optique accompagne cette transformation. En 2024, 75 % des foyers connectés utilisent la fibre ou le câble, contre une majorité de connexions en cuivre encore en 2020. L’accélération est particulièrement marquée dans les communes de moins de 20 000 habitants, où 69 % des abonnés disposent désormais de la fibre, réduisant l’écart avec les grandes métropoles.

Ces évolutions démontrent une démocratisation rapide du très haut débit, essentielle pour répondre aux besoins croissants en streaming, télétravail et intelligence artificielle.

Les premiers effets du Digital Markets Act (DMA) en Europe

L’un des grands bouleversements de 2024 est l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA), une régulation européenne visant à favoriser une concurrence plus équitable sur les marchés numériques. L’objectif est de limiter les pratiques monopolistiques des grandes plateformes comme Google, Apple et Meta, en garantissant une plus grande liberté de choix aux utilisateurs.

L’impact du DMA commence à se faire sentir : un tiers des détenteurs de smartphones déclarent avoir été invités à modifier leur navigateur mobile ou informés de ces nouvelles dispositions. Cette mesure force les fabricants et éditeurs d’OS à proposer des alternatives aux logiciels préinstallés, ouvrant ainsi la porte à davantage de diversité dans les services numériques.

Si ces premiers effets sont encore modestes, ils annoncent une redéfinition des usages numériques à long terme, avec une plus grande transparence et une meilleure autonomie des consommateurs.

Un usage intensif des écrans qui inquiète

La numérisation des modes de vie a des conséquences profondes sur le temps passé devant les écrans. En moyenne, une personne consacre environ 4 heures par jour à des usages numériques personnels, soit un quart de son temps éveillé.

Les jeunes générations sont particulièrement concernées :

Ce phénomène soulève des préoccupations croissantes quant à l’impact du numérique sur la concentration, la santé mentale et les interactions sociales. La domination des plateformes basées sur la captation de l’attention (réseaux sociaux, vidéos en streaming, jeux mobiles) joue un rôle déterminant dans cette addiction technologique.

Des forfaits mobiles surdimensionnés par rapport aux usages réels

Le baromètre met également en lumière un paradoxe : l’augmentation massive des enveloppes data dans les forfaits mobiles alors que leur consommation effective reste bien inférieure.

Même si la consommation moyenne de données mobiles continue de progresser (+10 % en 2024), la croissance ralentit par rapport aux années précédentes, ce qui questionne la pertinence des stratégies commerciales des opérateursmisant sur des forfaits toujours plus généreux.

Smartphones : vers un allongement de leur durée de vie

Un autre changement notable concerne le rapport des Français à leurs smartphones. Si le renouvellement prématuré diminue, la revente et le recyclage restent encore peu développés.

Malgré l’émergence de la seconde main et du reconditionné, les habitudes restent majoritairement tournées vers l’achat de modèles neufs, un enjeu clé dans la transition vers un numérique plus responsable.

Un manque de sensibilisation à l’empreinte carbone du numérique

Enfin, l’étude révèle une prise de conscience limitée de l’impact environnemental des usages numériques. Depuis 2022, des informations sur l’empreinte carbone des données mobiles sont disponibles pour les utilisateurs, mais :

Ces chiffres traduisent une faible appropriation des enjeux écologiques du numérique, malgré des initiatives visant à rendre les consommateurs plus responsables de leur empreinte digitale.

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