Le couperet est tombé : le Conseil d’État a rejeté les recours en référé déposés par NRJ12 et C8 pour contester leur éviction de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Une décision qui scelle définitivement le sort des deux chaînes, dont les autorisations d’émettre prendront fin le 28 février prochain.
Retour sur une décision historique de l’Arcom
En 2023, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a pris une décision retentissante : le non-renouvellement des fréquences TNT de NRJ12 et C8. Cette annonce a provoqué un séisme dans le paysage audiovisuel français, privant deux acteurs majeurs de la TNT de leur accès au réseau hertzien.
Derrière NRJ12, le groupe NRJ Group, et derrière C8, le groupe Canal+, ont rapidement entamé une série de recours pour tenter de contester cette décision qu’ils estiment injuste et arbitraire. Malgré ces actions en justice et une forte mobilisation médiatique, leurs démarches n’ont pas abouti.
Le Conseil d’État tranche : pas d’urgence avérée
Les deux chaînes avaient déposé un recours en référé devant le Conseil d’État, une procédure d’urgence visant à suspendre provisoirement la décision de l’Arcom. Cependant, après examen du dossier, le Conseil d’État a estimé que la condition d’urgence n’était pas remplie, comme l’a rapporté l’AFP.
Un premier recours avait déjà été rejeté en raison d’un dépôt jugé trop précoce, et cette nouvelle décision vient renforcer l’inéluctabilité de la disparition des deux chaînes de la TNT. Toutefois, le fond de l’affaire reste encore à examiner par le Conseil d’État dans les semaines à venir.
Les deux groupes derrière NRJ12 et C8 continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme un excès de pouvoir de la part de l’Arcom et espèrent un ultime retournement de situation.
Une échéance irrévocable : 28 février 2025
Les autorisations d’émettre de NRJ12 et C8 expireront officiellement le 28 février 2025. Au-delà de cette date, les fréquences actuellement occupées par les deux chaînes seront redistribuées.
Dès le 1ᵉʳ mars 2025, une des fréquences sera reprise par une chaîne du groupe CMI France, dirigé par Daniel Kretinsky. À partir du 1ᵉʳ septembre 2025, la seconde fréquence sera attribuée à une chaîne du groupe Ouest-France.
Ces deux nouvelles chaînes auront pour mission de dynamiser le paysage audiovisuel français avec des contenus différents et une identité propre.
Une mobilisation restée sans effet
Depuis l’annonce du non-renouvellement de leurs fréquences, NRJ12 et C8 ont multiplié les initiatives pour inverser la tendance : appels et recours juridiques successifs, mobilisation médiatique importante, mises en avant des impacts économiques et sociaux, avec notamment des arguments portant sur la menace d’emplois supprimés, pétitions et campagnes de soutien auprès du public.
Malgré cette pression exercée sur l’Arcom et les autorités compétentes, rien n’a permis de modifier la décision initiale.
Une redistribution du paysage audiovisuel en cours
Cette décision marque une transformation majeure pour la TNT et ouvre une nouvelle ère pour le secteur audiovisuel français. Elle pose également des questions fondamentales sur les critères d’attribution des fréquences et la capacité des chaînes historiques à se réinventer face à l’évolution des usages (essor des plateformes de streaming, consommation de contenu en ligne, etc.).
Pour les téléspectateurs fidèles de NRJ12 et C8, c’est la fin d’une époque. Les programmes phares de ces chaînes, qu’il s’agisse de talk-shows, séries ou divertissements, devront désormais trouver de nouveaux canaux de diffusion.
Et maintenant ?
Alors que les jours sont comptés pour NRJ12 et C8 sur la TNT, les regards se tournent désormais vers l’arrivée des deux nouvelles chaînes. Quels seront leurs programmes phares ? Quelle sera leur ligne éditoriale ? Seront-elles en mesure de fidéliser le public abandonné par NRJ12 et C8 ?
Une chose est certaine : le paysage audiovisuel français est en pleine mutation, et cette décision restera dans les annales comme un tournant majeur.