Alors que les droits relatifs aux retransmissions des matchs de Ligue 1 voire 2 vont faire l’objet d’une renégociation dans quelques mois, les principaux diffuseurs et leurs services dédiés, se bousculent déjà aux portillons pour les acquérir en tout ou partie.
C’est le cas de l’application mise en place par Amazon, dans le cadre de son abonnement Pass, qui communique cependant très peu sur ses résultats et par voie de conséquence, la viabilité de son système face à, notamment, une application Free Ligue 1 Uber Eats qui tient ses promesses et dont le coût reste, pour les abonnés Free, imbattable sur le marché face aux 12 € prélevés par la plateforme de e-commerce.
Pour l’heure, si le revenu de l’application demeure mystérieux celui-ci serait bien en-deçà de ce qui était espéré par Amazon, voire accuserait des pertes record de l’ordre de 250 millions d’euros, ce qui représente le montant des droits acquis pour les retransmissions, sur une année pour 80% du marché ; résultats d’une mauvaise balance entre les frais exposés pour l’acquisition du reliquat de droits remis sur le marché après la déroute de Telefoot, moyens techniques mis en place pour supporter les directs, et rentrées des abonnés sur 10 mois et non pas 12, en s’alignant sur le calendrier du championnat.
Un brouillard savamment entretenu.
Pour les experts du sujet, les sommes enregistrées au titre des abonnements, n’excéderaient pas 170 millions d’euros sur une base de 1,6 millions d’abonnements soit 20 % des abonnés Prime, moyennant 12,99 €/mois outre le montant exposé en sus pour l’abonnement Prime, qui est le ticket d’entrée vers le Pass.
Opacité stratégique ou bien manque de communication sur le sujet, force est de constater que la firme entend maintenir un voile pudique sur ses revenus et notamment leur ventilation au sein du Groupe, ce qui ne permet pas véritablement d’analyser ses activités.
Prime a toujours entretenu un flou artistique sur la répartition des revenus, ce qui lui est parfois bien utile ; surtout quand certaines activités, comme celle de Prime, définissent une assiette d’imposition ou l’obtention de droits bien particuliers.
C’est une nouvelle fois le cas avec la retransmission sportive et il y a fort à parier que la renégociation des droits de diffusion de la Ligue 1 et 2 dans les mois à venir, fasse l’objet de discussions âpres entre les différents intervenants dans le domaine, Canal+ en tête de liste, qui n’a pas digéré sa dernière éviction au bénéfice d’Amazon.