On connaissait Xavier Niel pour ses prises de position et notamment dans le cadre des différends qui ont émaillé l’historique des quotidiens au sein desquels il est porteur de parts, et ce afin de garantir l’indépendance des journalistes.
Un comportement qui avait généré des situations difficiles notamment lors de la crise interne traversée par le Monde il y a de cela près de deux ans maintenant, avec Matthieu Pigasse, désireux de faire entrer dans la participation du Groupe, Daniel Kretinsky ou bien encore celle qui a affecté, quasiment dans le même temps, le quotidien azuréen Nice-Matin.
Jusqu’à ce jour, si Xavier Niel avait évoqué l’idée de faire basculer l’intégralité des titres qu’il détenait au sein du Fondation indépendante, cette dernière n’avait pas depuis lors été concrétisée.
C’est désormais chose faite puisque décision a été prise par ce dernier, de basculer l’intégralité de ses participations, depuis lors incessibles à des tiers, (Le Monde Libre, France-Antilles, Nice-Matin, Paris Turf…), au sein d’une Fondation pour l’indépendance de la Presse, pour l’€uro symbolique ; conservant cependant une seule et unique part, afin de pouvoir intervenir un cas de difficultés notamment financières.
Xavier Niel a décidé de transférer – pour un euro symbolique – l’intégralité de ses participations dans la presse qui étaient logées dans son holding NJJ Presse (Le Monde Libre, L’Obs, France-Antilles, Nice-Matin, Paris Turf), vers une fondation baptisée Fonds pour l’indépendance de la presse. Il garde toutefois une seule part afin de pouvoir renflouer la fondation, en cas de nécessité.
L’intérêt de la manoeuvre : contrer Matthieu Pigasse dans le cadre de la discorde toujours plus ou moins larvée au sein du Monde et notamment du Monde Libre, la holding détenant le journal institutionnel qui détient uniquement 26,6% de son capital, depuis le décès de Pierre Bergé et qui se trouvera confronté à un contrepoids d’envergure constitué de la Fondation ainsi créée et du Pôle d’Indépendance Journalistique du quotidien, qui représente 25,4% de ce même capital.
Une situation monopolistique forte, qui contraindra Matthieu Pigasse à se réorganiser pour mettre en place une solution de secours … si cela est encore possible.
Source : Le Figaro