Xavier Niel a été auditionné ce matin par le Sénat, en sa qualité d’opérateur, ce qui lui a une nouvelle fois, permis de s’exprimer sans langue de bois, mais surtout, sans épargner la concurrence.
Cette audition est accessible ici en replay —>
Et c’est Orange, qui en a pris plein la poire (jeu de mots !) avec un tir d’artillerie concernant les tarifs pratiqués par l’opérateur historique concernant la fermeture du réseau cuivré, qui tarde tout en alourdissant les coûts pour les opérateurs tiers liés par les conventions de dégroupage.
D’autant que d’ici 3 ans, plus aucune offre commerciale ADSL ne pourra être mise sur le marché, avant de voir le cuivre définitivement remisé en 2030.
D’ici là, il appartient selon lui, aux opérateurs, de rester concentrés sur le déploiement de la Fibre et la transition afin de réduire la fracture numérique, notamment au regard du calendrier établir par l’ARCEP, qui en dénonce les contours, « pas assez ambitieux ».
En effet, pour la tête pensante du Groupe Iliad, la fermeture définitive du réseau cuivré interviendra bien trop tard (cinq ans) après l’arrêt de la commercialisation des offres commerciales idoines a-t-il affirmée devant la Commission des Affaires Economiques et Sociales du Sénat, ce qui à ses yeux est une erreur stratégique majeure pour la France, et parfaitement incompréhensible de la part de l’opérateur historique.
Une stratégie bien ciblée pour Orange.
Et Xavier Niel va plus loin, en affirmant qu’Orange utilise cette stratégie d’inertie pour se remettre à flot en contraignant les opérateurs tiers à mettre la main à la poche en augmentant les tarifs d’un dégroupage qui ressemble plus à une prise d’otage qu’un mal nécessaire, alors que cette hausse a été mise en place il y a quelques semaines, imposant à Free comme à ses concurrents, de payer 10,04 € par ligne ADSL louée contre 9,65 € auparavant, ce qui représente près de 0,40 € supplémentaires, ce qui n’est pas négligeable et forcément pousse Orange à traîner des pieds pour clôturer le dossier.
« la hausse du tarif de dégroupage n’est qu’une formidable rente de situation pour Orange avec une technologie obsolète » a même déclaré Xavier Niel dans le cadre de cette audition, prenant pour exemple d’autres pays de l’UE qui de leur côté ne connaissent pas cette situation.
En d’autres termes, le propos de Xavier Niel était aujourd’hui de solliciter auprès de la Commission qui l’a reçu, un décalage de cette augmentation des tarifs un an avant la fermeture du réseau cuivré pour contraindre Orange à en abandonner l’exploitation le plus rapidement possible.