En réponse à une requête des autorités italiennes, Vivendi affirme ne pas détenir le contrôle de Telecom Italia. Ce qui va à l’encontre de ses déclarations passées…
Sommé par l’Autorité italienne des marchés (Consob) de déclarer s’il contrôlait bien Telecom Italia, Vivendi a répondu par la négative, contre toute attente. Dans un communiqué, le groupe de Vincent Bolloré « confirme qu’il considère n’exercer aucun contrôle de fait sur Telecom Italia (…) sa participation dans le capital social de Telecom Italia n’étant pas suffisante pour lui permettre d’exercer de manière stable une influence dominante lors des assemblées générales d’actionnaires de Telecom Italia ».
Selon les observateurs, Vivendi a été sommé de se justifier dans un climat géopolitique tendu entre la France et l’Italie. La mésentente entre les deux pays est née d’un désaccord autour des chantiers de l’Atlantique : la société italienne Fincantieri, dont l’État italien est lui-même un des principaux actionnaires, n’apprécie guère l’initiative du gouvernement français de nationaliser temporairement le chantier, via STX France.
Des amendes salées à la clé pour Vivendi
Si Vivendi indique aujourd’hui ne pas détenir le contrôle de Telecom Italia, il affirmait pourtant le contraire il y a quelques mois. Dans une note adressée à la Commission européenne, début mai 2017, Vivendi indiquait qu’il pourrait prendre « de facto » le contrôle de Telecom Italia, à l’issue du conseil d’administration à venir de l’entreprise — dont il détient, par ailleurs, plus de 24% du capital.
Dans les faits, c’est bien ce qui s’est passé : Vivendi a mis en place 10 de ses propres candidats au conseil d’administration de Telecom Italia (sur 15 sièges au total), dont Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi. Ce dernier est d’ailleurs pressenti pour prendre la tête de l’opérateur italien, en remplacement de Flavio Cattaneo, sur le départ.
Si la réponse de Vivendi n’est pas jugée satisfaisante par les autorités italiennes, des sanctions pourraient être prononcées contre le groupe français. Dans le cas où Vivendi serait tout de même considéré comme ayant le contrôle de Telecom Italia, et ne l’ayant pas déclaré à temps, il risquerait une amende de près de 300 millions d’euros. Cette prise de contrôle le contraindrait également à faire un choix, ferme et définitif, entre Telecom Italia et Mediaset — après des mois de valse-hésitation sur le sujet. À défaut, il serait passible d’une nouvelle amende, de 200 à 500 millions d’euros.
via L’Opinion