La position dominante est l’objet de remarques diverses et variées de la part des opérateurs concurrents intervenant sur le marché de l’entreprise, depuis de très nombreuses années.
L’arrivée sur le marché de Free Pro a, au mois de mars dernier, à ce titre, rebattu les cartes en cassant les tarifs pratiqués dans ce secteur comme mis en place de nouvelles pratiques commerciales le dépoussiérant en intégralité, forçant sa concurrence la plus directe à revoir sa copie à plus d’un titre.
Un précédent en 2016 apparemment parfaitement assumé.
Pourtant cet abus de position dominante, vastement poursuivi par SFR à l’encontre de l’opérateur historique, avait d’ores et déjà fait l’objet d’une sanction, dans le courant de l’année 2016, de la part de l’Autorité de la Concurrence, qui lui avait imposé une amende de pas moins de 350 millions d’euros, à la requête de Bouygues Telecom, suivi par Cold, Adista et Celeste ; une somme aujourd’hui mise sur la table par la société dirigée par Stéphane Richard afin de mettre un terme à l’ensemble des procédures engagées contre elle de ce chef par SFR, qui s’engouffre ainsi dans la brèche initiée par Bouygues il y a quelques années
D’autant qu’Orange reconnaissait facilement être en tort, ce qui simplifiait la tâche des instances à l’origine de la sanction comme celle des opérateurs poursuivants.
Si la somme proposée aujourd’hui, d’un montant de 300 millions d’euros pour mettre un terme au différend peut paraître conséquente, elle ne représente cependant que 10% de la somme réclamée par SFR, qui estimait alors son préjudice entre 2 et 3 milliards d’euros, sur la base d’une comparaison entre leurs positions respectives sur les marchés particulier comme du pro, outre un investissement supplémentaire que l’opérateur de Patrick Drahi s’est vu contraint d’engager pour compenser les pertes générées par ce déséquilibre, évaluées à environ 450 à 475 millions d’euros.
Plus qu’une compensation, il s’agit surtout là pour Orange, d’un investissement supplémentaire pour mettre un terme à la difficulté, tout en tentant de tirer son épingle du jeu d’un marché revu et corrigé depuis maintenant quelques mois et dont les premiers chiffres devraient être révélateurs du jeu joué par chacun sur le marché B2B.