L’abandon du projet de fusion entre les Groupes TF1 et M6 n’est pas sans incidence sur les marchés financiers, qui voient les deux groupes reculer aujourd’hui.
En effet, on peut largement imaginer les effets de cet échec, alors que le projet en lui-même promettait une embellie économique pour les deux entités, notamment sur la marché de la publicité, promettant de belles heures tant en termes d’audience que de rentabilité auprès des annonceurs.
Un deuxième coup dur notamment pour TF1, après l’arrêt de la diffusion de ses programmes par Canal+ depuis le 2 septembre dernier, qui se voit privée de ses perspectives d’avenir comme de sa visibilité auprès d’une partie de son public.
Des concessions privant le projet de sa portée selon TF1 et M6.
Pour rappel, le projet a été enterré en toute fin de semaine dernière, après deux jours d’auditions par l’Autorité de la Concurrence réunie en formation collégiale, qui imposait aux deux mastodontes télévisuels des concessions dénaturant, selon les termes du communiqué publié, le projet qui devait être mis en place.
« Il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle » ont-ils même précisé dans cette intervention commune, rédigée dans des termes qui n’ont a priori pas manqué d’interpeller leurs partenaires respectifs et par voie de conséquence influencé leur valorisation sur la place boursière.
Côté chiffres, le recul de TF1 serait évalué à 2,8%, alors que celui de M6 serait de l’ordre de 2,6% à la mi-journée, entraînant par voie de conséquence Bouygues (-1,5%) et RTL (-1,4%).
Une pirouette pour se sortir d’affaire ?
Alors certes, pour l’heure, cela reste modéré et le gage que les investisseurs avaient d’ores et déjà anticipé l’abandon du projet après la restitution des premiers avis de l’Autorité de la Concurrence, défavorable à cette fusion … sous certaines conditions cependant.
La situation n’est certes pas dramatique pour TF1 et M6, qui devront cependant revoir leur copie sur le long terme afin de viabiliser leurs business plans respectifs sur le long terme s’ils veulent se renouveler et maintenir leur position sur le marché face à un service public lui-aussi en perte de vitesse, mais également le pouvoir de plus en plus grandissant des plateformes de streaming.
Des solutions de sortie de crise seraient bien évidemment dans les tuyaux des deux chaînes, qui ne manquent pas de ressources, mais pour le moment ils demeurent secrets.
Tout dépendra de la personnalité du futur acquéreur de M6, aux premiers rangs desquels postuleraient Daniel Kretinsky ou Mediaset, Vivendi (CANAL+) et …. Xavier Niel en concurrence directe avec Altice (Patrick Drahi) …