Le 1er février, TF1 demandait à Orange de mettre fin à la diffusion de ses chaînes gratuites. On apprend aujourd’hui que cette menace a pris la forme d’une assignation en justice.
Orange indique avoir reçu dès le 1er février 2018 une assignation en justice de TF1. Ce dernier lui demande de mettre fin au signal des chaînes gratuites du groupe (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, et LCI) sur ses offres. L’information était déjà connue, mais on ne savait pas qu’elle avait pris un tour juridique ; preuve, s’il en fallait encore, que les négociations entre les deux sociétés sont définitivement rompues.
À l’heure actuelle, Orange ne s’est pas exécuté : les chaînes de TF1 sont toujours bien proposées sur son bouquet TV. « Il n’est dans l’intérêt d’aucune des parties de les pénaliser en interrompant le signal », a expliqué un porte-parole d’Orange à l’AFP. L’opérateur affirme œuvrer « dans l’intérêt des téléspectateurs ». L’affaire devrait donc se poursuivre en justice.
Orange, Free et Canal+ vent debout contre TF1
Après avoir conclu un accord juteux avec SFR — et de manière plus anecdotique avec Bouygues Telecom, sa société-sœur du groupe Bouygues — TF1 se retrouve dans une impasse. Les trois principaux distributeurs restants, Orange, Free et Canal+, refusent en bloc de débourser les sommes demandées : on parle de 20 millions d’euros par an pour Free, et près de 25 millions pour Orange. Bien sûr, TF1 refuse tout rabais, au risque de s’attirer les foudres de SFR, qui avait accepté de signer au prix fort…
Côté Free, la prise de position est très claire. « Les demandes de TF1 sont extravagantes ! Les discussions sont au point mort. Je suis pessimiste sur la suite », a déclaré le DG d’Iliad, Maxime Lombardini.
Alors que ses principaux revenus proviennent toujours de ses recettes publicitaires, TF1 ne peut pas se payer le luxe de se passer de l’audience cumulée représentée par les bouquets d’Orange, Free et Canal+. Les diffuseurs sont désormais en position de force… à condition de rester unis. Mais à ce petit jeu, rien n’est moins sûr.
via AFP