Freenews

Test Freebox Delta (8/9) : bilan, à qui cette box est-elle destinée ?

En guise de conclusion à cette série d’articles faisant office de test complet de la Freebox Delta, on dresse un constat amer. Au-delà de ses qualités, défauts, bugs… à qui s’adresse réellement cette box ?

Un produit qui souffre de nombreuses instabilités

On a eu bien du mal à recevoir notre Freebox Delta à temps pour fournir un test… et on comprend pourquoi. On est face à un produit dans un état d’immaturité latent, y compris en ce qui concerne des fonctions vitales (télécommande, pack Sécurité, débits…). Plusieurs fois dans ce grand test, on a évoqué l’existence de ces instabilités, bugs et autres maladresses « de jeunesse », qui seront sans doute corrigés dans les semaines et mois à venir, mais bien présents en attendant.

Certes, les habitués de Free ne seront pas vraiment surpris : les périodes de lancement ont toujours été chaotiques, et les plus nostalgiques se rappelleront que la Freebox Révolution avait également été lancée dans un état d’instabilité critique, qui perdura 2 ou 3 mois, au fil des mises à jour correctives. On peut évidemment déplorer cette politique ; mais ce n’est pas ce qui nous concerne le plus, ici.

Ce qui nous inquiète avec la Freebox Delta ne peut pas être corrigé par un patch. C’est son positionnement commercial global, sa conception même. On ne sait tout simplement pas à qui ce produit s’adresse.

Un positionnement tarifaire incompréhensible

Free a souvent réussi à concilier avec succès un marché grand public avec une exigence technophile de niche. La Freebox Révolution semblait être au croisement de ces univers : simple de branchement et d’utilisation, avec un packaging à l’ergonomie mûrement réfléchie, un réseau Wi-Fi configuré par défaut, des QR Code, une app mobile… sans pour autant oublier sa clientèle geek, ravie par les options avancées de FreeboxOS (accès à distance, gestionnaire de torrents…).

La nouvelle Freebox Delta ne parvient pas à cet équilibre, et se perd en compromis de toutes parts. Ce faisant, elle semble passer à côté des deux cibles à la fois.

Elle est à la fois trop « élitiste » avec un coût d’entrée fixé à 480 €, une facture mensuelle à 50 €, une enceinte aux proportions inadaptées qui ne s’intégrera dans presque aucun intérieur sans aménagement… Et, paradoxalement, pas assez « premium » pour justifier son tarif, avec une enceinte aux performances clairement pas à la hauteur de ses 480 €, son préréglage audio unique, et un suivi des demandes de migration proprement inexistant.

Finalement…

La Freebox Delta est un paradoxe vivant, qui illustre bien la dualité dans laquelle se trouve Free. Il s’agit d’un beau produit, la meilleure box du marché malgré tous ses défauts. Et certains de ses points forts, comme l’interface TV, démontrent tout le talent de l’équipe des développeurs Freebox… mais ses tarifs et conditions de vente trahissent ce travail de longue haleine.

On ne doute pas que la box trouvera son public, même à 60 € par mois. Après tout, en termes concurrentiels, Free fait certes bien mieux que les forfaits haut de gamme de SFR ou Orange aux tarifs parfois tout aussi élevés, ou presque.

Mais choisir de faire de cette offre très « premium » la box principale mise en avant, semble risqué et totalement déconnecté des préoccupations des Français en 2019. À plus forte raison, en l’absence d’une alternative low-cost réellement intéressante, tant on ne comprend pas la logique commerciale du reste du catalogue de Free — de l’antique Freebox Crystal à l’inattractive Freebox One…

Notre recommandation : les indécis seraient bien inspirés d’attendre, afin que les soucis les plus urgents soient corrigés et que la vague des premières commandes soit passée. On fera un point d’étape dans quelques mois sur ces deux aspects précis.

Plus généralement, on se voit dans la situation inédite où on ne peut pas recommander pleinement la Freebox Delta, même à terme — en tout cas, pas à ce prix et dans ces conditions.

Le tir peut-il encore être corrigé ? La balle est dans le camp de Free, et on a bien quelques suggestions : mettre fin à cette politique d’achat imposé du Player, ou intégrer ce dernier en prêt dans une offre à 50 € par mois, tout compris ? Rectifier le tarif mensuel jugé trop élevé par beaucoup ? Les options ne manquent pas… et ce n’est pas la Freebox Delta S, offre amputée lancée à la va-vite, qui changera la donne.

Freebox Delta, le grand test
Déballage et initialisation, de bonnes en mauvaises surprises
Un Player qui ne trouve pas sa place…
Wi-Fi surpuissant, NAS décevant
Coup de jeune pour l’interface TV
Le son Devialet, clinquant et peu maîtrisé
OK Freebox et Alexa, que valent-ils ?
Pack Sécurité, le nouveau cheval de Troie de Free
Bilan : à qui cette box est-elle destinée ?
Annexe

Quitter la version mobile