Plusieurs anciens dirigeants de France Télécom, incluant son PDG de l’époque Didier Lombard, font l’objet d’une procédure pour « harcèlement moral » suite à la vague de suicides ayant eu lieu au sein de l’entreprise en 2008-2009.
Trois des plus hauts dirigeants de France Télécom à l’époque, respectivement les numéros 1 et 2 de l’entreprise, Didier Lombard et Louis-Pierre Wenes, ainsi que le DRH Olivier Barberot, sont directement mis en cause. Ils sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « harcèlement moral », suite à la politique sociale agressive ayant conduit plusieurs salariés au suicide entre 2008 et 2009.
L’entreprise Orange elle-même est également renvoyée pour « harcèlement moral » ainsi que quatre hauts cadres de l’entreprise pour « complicité de harcèlement moral ». Ces derniers étaient « parfaitement informés » des méthodes de gestion imposées aux salariés, ainsi que de leurs conséquences sur la santé des salariés, estiment les juges — qui n’ont toutefois pas retenu la qualification d’ « homicide involontaire ».
Les grands patrons devant leurs responsabilités
Il est rare que les plus hauts dirigeants soient directement mis en cause dans une telle affaire, et dans le cadre d’une entreprise du CAC 40, c’est une première, remarque Le Monde. Dans ce genre d’affaires, ce sont plutôt les supérieurs hiérarchiques directs (les « N+1 ») qui sont jetés en pâture. Mais l’enquête a mis en évidence le rôle direct des patrons de France Télécom d’alors, coupables de « harcèlement organisé »… notamment Didier Lombard, désigné « principal responsable », qui « a pris l’engagement devant les milieux financiers de faire baisser la masse salariale pour dégager 7 milliards de cash-flow ».
Au total, la crise managériale au sein de France Télécom aura coûté la vie à une soixantaine de personnes, dont 35 rien qu’entre 2008 et 2009.
Source : Le Monde