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Soirée “Women in STEM Europe” : retour sur son lancement au Boudoir des Muses

Le mardi 11  mars, je me suis rendue, sur l’invitation d’Angélique Gérard, au lancement de WOMEN IN STEM EUROPE, un collectif ambitieux voué à favoriser la présence et l’avancement des femmes dans les domaines scientifiques et techniques. L’événement s’est déroulé au Boudoir des Muses, un espace volontairement chaleureux et informel, très différent des grandes salles de conférence classiques. Dès l’accueil, j’ai pu constater le mélange d’âges, de parcours et de cultures : chercheuses en biologie, développeuses, ingénieures systèmes, cheffes d’entreprise et même quelques hommes soutenant la cause.

Si les invités venaient de toute l’Europe, l’ambiance était remarquablement unifiée : nous étions tous là pour une raison précise, « démocratiser » l’accès aux STEM pour les femmes, un secteur trop souvent marqué par la sous-représentation féminine. À mesure que les présentations avançaient, je voyais se dessiner l’espoir que cette initiative serve de pont entre pays, en tenant compte des spécificités de chacun (législations, mentalités, ressources disponibles).

La genèse de WOMEN IN STEM EUROPE

L’une des premières interventions de la soirée est revenue sur les motivations à l’origine du collectif. De nombreuses femmes talentueuses dans les STEM peinent à trouver un environnement favorable à leur progression ou ressentent un isolement professionnel. Éclater la barrière géographique et mettre en commun des retours d’expérience, tel est l’engagement que propose WOMEN IN STEM EUROPE : accélérer la constitution d’un réseau de mentors, de formations et de soutiens financiers.

Les organisatrices ont insisté sur un fait saillant : malgré la multiplicité d’initiatives locales en France, en Espagne, en Allemagne ou ailleurs, nous restons confrontés à un plafond de verre qui freine l’accès des femmes à la recherche ou aux postes de direction. « Sans un maillage transfrontalier, on risque de se disperser », a commenté une intervenante. D’où l’idée d’un mouvement continental pour rendre visible les opportunités et faciliter des projets collaboratifs à grande échelle.

Des ateliers concrets pour des actions efficaces

Le programme de la soirée prévoyait plusieurs mini-ateliers, autour de thématiques comme : comment encourager les jeunes filles à s’inscrire en filières scientifiques ?quels financements pour les start-up deep tech créées par des femmes ?, ou encore comment aborder la question du leadership féminin dans un secteur historiquement masculin ?.

Au fil des témoignages, il est apparu que beaucoup d’initiatives déjà en place manquent de synergie, faute d’une plateforme commune d’échanges. C’est précisément là que WOMEN IN STEM EUROPE souhaite intervenir : proposer une « bibliothèque vivante » de bonnes pratiques, consolider des partenariats et centraliser les outils (manuels pédagogiques, dispositifs de bourses, programmes de stage). Les conférencières ont également émis l’idée d’ateliers spécifiques, par exemple pour la conduite de projets IA ou pour la data science, des domaines jugés stratégiques aujourd’hui.

Du côté des entreprises, on a souligné la nécessité de sensibiliser les équipes RH : instaurer des processus de recrutement plus ouverts, offrir un accompagnement renforcé aux nouvelles recrues féminines, et valoriser la mixité au sein des comités de direction. Les débats ont fait ressortir que la volonté politique et la conscience citoyenne existaient, mais qu’il fallait désormais se doter d’une feuille de route concrète et partagée entre différents territoires.

Un souffle d’optimisme et un appel à la mobilisation

La conclusion de la soirée a été marquée par un cri du cœur : « Nous avons besoin de tout le monde, femmes et hommes, pour faire évoluer durablement la place des femmes dans la tech ! » Les organisateurs ont invité chacun à poursuivre l’expérience sur les réseaux, via LinkedIn et Instagram (@women_in_stem_europe). L’ambition n’est pas de remplacer les actions locales, mais bien de leur offrir une caisse de résonance plus vaste.

À titre personnel, j’ai été frappée par la détermination qui régnait au Boudoir des Muses : chacun(e) semblait convaincu(e) de la possibilité de briser les stéréotypes et d’œuvrer en faveur d’un secteur STEM plus égalitaire. Pour ce collectif encore jeune, l’important sera de transformer l’énergie du lancement en actions concrètes. Plusieurs pistes ont déjà émergé : mise en place d’un mentorat inter-pays, réunions trimestrielles dans différentes capitales, rédaction d’un guide sur les bonnes pratiques managériales.

Si l’expérience aboutit et que WOMEN IN STEM EUROPE parvient à rallier assez de soutiens, on pourrait assister à l’éclosion d’un réseau suffisamment solide pour influer sur les politiques d’éducation, sur le mode de recrutement des entreprises et sur l’image même des métiers scientifiques. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer l’ampleur de la mobilisation.

Pour l’instant, nul doute que ce mardi 11 mars aura marqué un nouveau chapitre dans la voie vers la parité dans la tech européenne. Une soirée riche en idées, dans un cadre hors des sentiers battus, qui a prouvé qu’une fois rassemblées, ces femmes et leurs alliés pouvaient secouer les codes établis et ouvrir la porte à un renouveau. Affaire à suivre, donc, mais l’espoir est grand.

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