Depuis plusieurs mois, SFR et sa maison-mère Altice France traversent une période difficile marquée par des problèmes financiers et une perte significative d’abonnés. Cette situation est la résultant d’un ensemble d’événements qui n’ont pas épargné la société depuis quelques mois.
En premier lieu, sur la partie mobile, la marque fait face à une perte massive du nombre de ses abonnés. Au dernier trimestre, l’opérateur a vu celui-ci chuter de manière alarmante et si l’on jette un oeil du côté des chiffres relevés à la fin du mois de mars dernier, SFR comptait 19,967 millions d’abonnés mobiles soit une baisse de 487 000 par rapport au trimestre précédent et de 702 000 par rapport à l’année précédente. Cette baisse représente une perte de près d’un demi-million d’abonnés, ce qui est particulièrement préoccupant pour l’opérateur.
Malgré cette chute, SFR reste le deuxième opérateur mobile en France, derrière Orange qui en compte 24 millions, mais devant Bouygues Telecom et Free Mobile, qui ont chacun environ 15 millions d’abonnés.
Du mieux du côté de la fibre, mais est-ce suffisant ?
Du côté de la fibre, SFR affiche des résultats plus positifs avec une augmentation de 334 000 abonnés sur un an, atteignant 4,561 millions de clients. Cependant, sur le marché du fixe, qui inclut la fibre, l’opérateur enregistre une baisse de 223 000 abonnés, atteignant 6,537 millions de clients. Cette diminution profite bien évidemment aux concurrents qui peuvent se permettre de sortir des produits d’innovation et ajoute aux difficultés d’Altice France.
Altice face une situation financière préoccupante
Les revenus d’Altice France ont atteint 2,5 milliards d’euros au premier trimestre, ce qui représente une baisse de 3,8 % par rapport à l’année précédente. L’EBITDA, un indicateur clé de la performance opérationnelle excluant les effets des financements, des impôts et des amortissements, est également en baisse, à 782 millions d’euros (-6,5 %).
La présentation des résultats financiers aux analystes a été brève, ne durant que dix minutes, et n’a pas permis de dissiper les inquiétudes. SFR a attribué ses mauvais résultats à la concurrence des offres low-cost, tout en restant fidèle à sa stratégie de ne pas brader ses services, mise en place à l’automne dernier.
La stratégie de désendettement seule porte de secours d’Altice
Au-delà des difficultés de SFR, l’attention se porte sur la dette massive d’Altice, qui s’élève à 24,3 milliards d’euros. Cette dette a été accumulée par le fondateur d’Altice, Patrick Drahi, à travers une série d’acquisitions majeures financées par des emprunts, alors que les taux d’intérêt étaient bas. Cependant, cette époque de taux avantageux est révolue, et les créanciers demandent désormais des remboursements.
Pour faire face à cette dette écrasante, Altice a mis en place une stratégie de cessions d’actifs. L’entreprise cherche à vendre l’opérateur Meo au Portugal, bien qu’un repreneur n’ait pas encore été trouvé (Xavier Niel était un temps pressenti).
De plus, Altice a vendu son activité fibre et prévoit de céder son pôle médias, comprenant BFMTV et RMC, à CMA CGM. Ces ventes devraient permettre de rembourser une partie de la dette, bien que la situation financière de l’entreprise reste fragile.