Gros revirement de stratégie chez SFR. Après avoir longtemps misé sur une convergence télécoms-médias, l’opérateur renonce à l’exclusivité de ses droits sportifs.
En mettant la main sur les droits de diffusion des compétitions de l’UEFA 2018-2021 (Ligue des Champions et Europa League), en mai 2017, SFR frappait un grand coup. Cette annonce s’inscrivait alors dans une stratégie de convergence assumée à tous les niveaux : le groupe Altice, déjà détenteur des droits de Premier League, Liga, et Pro A (notamment) comptait sur l’attrait de SFR Sport pour booster son recrutement. Un pari risqué, puisque de nombreux observateurs estimaient que les 350 millions d’euros par an versés à l’UEFA seraient impossibles à rentabiliser.
Las : menacé en bourse et constatant l’échec de SFR Sport, le groupe Altice est contraint de revoir ses plans.
Altice Pay TV, une nouvelle filiale chargée de vendre les droits sportifs
Dans une logique de rationalisation, SFR a donc abandonné l’ensemble de ses droits sportifs, qui ont été transférés à une nouvelle filiale, Altice Pay TV. Cette dernière, présidée par Alain Weill, sera chargée de revendre les droits sportifs à d’autres distributeurs. À défaut d’être parvenu à convaincre les opérateurs de reprendre son bouquet SFR Sport tel quel, le groupe tentera donc de vendre des droits sportifs saucissonnés à d’autres distributeurs.
Altice Pay TV aura la lourde tâche de rentabiliser les quelques 1 milliard d’euros mis sur la table pour ses divers droits sportifs en 2018. Principal concurrent à convaincre : Canal+, qui pourrait accepter de signer un gros chèque à SFR pour compléter son offre sportive, notamment sur le football.
Source : Le Figaro