Depuis son rachat par Numericable, SFR n’est pas parvenu à redresser son bilan. En 2016, l’opérateur au carré rouge a perdu à la fois de l’argent, et des abonnés.
Alors que les trois autres opérateurs sont rentables, SFR a passé une année 2016 désastreuse. Sur l’année, le groupe affiche une perte nette de 138 millions d’euros, expliquée en partie par une baisse de ses revenus qui s’établissent désormais à 11,1 milliards d’euros (-2,9%).
S’il perd de l’argent, le groupe ne se rattrape pas pour autant sur le recrutement. Régulièrement qualifié de « donneur universel » par ses concurrents, SFR continue de perdre des abonnés à grande vitesse : 2,3 millions d’utilisateurs nets ont quitté les rangs de l’opérateur durant l’année, lassés par des augmentations régulières de tarifs. Une contre-performance continue, qui a permis à Free de reprendre la deuxième place sur le marché du fixe. Pendant ce temps, Michel Combes (PDG d’Altice) clame à qui veut l’entendre : « nous sommes parvenus à stabiliser notre base de clients ». Cherchez l’erreur !
SFR peut-il encore être sauvé ?
SFR préfère mettre en avant les quelques données en sa faveur. Ainsi, la marge d’exploitation de l’opérateur est remontée, et s’établit à 33%. De même, l’opérateur met en avant le retour à la croissance du chiffre d’affaires, en s’appuyant sur les résultats du dernier trimestre 2016 (+0,6%) — oubliant que la période de fin d’année est, tout simplement, plus propice aux ventes chez l’ensemble des opérateurs.
Il devient difficile de voir comment l’opérateur, dont le parc d’abonnés a fondu en quelques années, peut se relever de cette mauvaise passe. Après s’être engagé sur la suppression de 5000 postes, le groupe voit sa qualité de service chuter — au point que l’UFC-Que Choisir dénonce régulièrement ses taux de plaintes record, et évoque une société qui a « touché le fond ». SFR croit désormais en la convergence des contenus, et met tout son poids dans le développement de ses offres : SFR Presse, SFR Sport, sa constellation SFR Media (BFM, RMC, 01net…). Afin de développer, par exemple, la publicité ciblée à la télévision ?
Aujourd’hui, SFR apparaît comme un boulet pour sa maison-mère Altice, qui présente des résultats flatteurs… grâce aux bonnes performances de ses câblo-opérateurs outre-Atlantique. C’est bien nécessaire : à l’échelle du groupe, une dette de plus de 50 milliards de dollars doit toujours être remboursée. Puisqu’on vous dit que tout va bien !
via Le Figaro