Le Comité central d’entreprise de SFR a voté, mercredi, une motion de défiance à l’encontre de sa nouvelle direction.
« Y’a-t-il encore un pilote dans l’avion ? », se demandent les salariés de SFR après une énième restructuration de leur pôle dirigeant. La motion de défiance fait suite à la reprise en main musclée de l’opérateur par de proches lieutenants de Patrick Drahi : Michel Combes a été récemment remercié, pour être remplacé par Dexter Goei (DG de SFR Group) et Alain Weill (PDG de SFR). C’est à ce dernier que la lettre est destinée.
Alors que la maison-mère Altice essuie en parallèle une crise de confiance auprès de ses actionnaires, les salariés de SFR sont inquiets. Le plan de départs volontaires initié en 2016, portant sur plus d’un tiers des effectifs de l’opérateur, la coûteuse stratégie de convergence télécoms-médias, les résultats en berne depuis l’arrivée du nouveau propriétaire ou encore les difficultés du service clients ne sont que quelques-uns des motifs évoqués.
La direction se veut rassurante
Cité dans Le Parisien, un proche de la direction du groupe tient à relativiser l’impact d’une telle défiance en interne. « On entend cette motion que l’on prend très au sérieux. Les changements sont engagés et rien ne sert d’agiter le chiffon rouge », indique-t-il.
Il n’en reste pas moins que, trois ans après qu’Altice (Numericable) ait avalé SFR, les résultats ne sont pas convaincants. L’opérateur continue de perdre des abonnés à grande vitesse (plusieurs millions ont fui depuis 2014), héritant du doux surnom de « donneur universel » chez ses concurrents. Pire, il n’est plus rentable, et rien dans les indicateurs ne laisse supposer un retour au vert dans un avenir proche.