Plus de 300 ex-salariés de SFR contestent en justice la légitimité du plan de départs volontaires dont ils ont bénéficié.
SFR a-t-il poussé ses collaborateurs à accepter à tout prix son plan de départs volontaires (qui a porté sur près de 5000 personnes en deux ans, ndlr), quitte à user de méthodes douteuses ? C’est ce que pense l’avocat Romain Geoffroy, qui a réuni plus de 300 dossiers d’anciens salariés de l’entreprise, en vue de lancer des actions individualisées devant les tribunaux des prud’hommes.
« Je ne vois pas comment SFR va expliquer aux juges que 5000 personnes ont subitement voulu entamer une reconversion professionnelle », plaide l’avocat, qui entend lancer une réflexion de fond plus globale sur les plans de départs volontaires en France. « Le consentement des salariés a été obtenu par des manœuvres déloyales », argue-t-il.
Les concernés évoquent les « pressions » dont ils ont fait l’objet
Différents témoignages font état de la « pression » mise en place par la direction pour pousser un maximum de salariés à accepter le plan de départs volontaires. Ils racontent les menaces de reclassements dont ils font l’objet, parfois à des postes sans rapport avec la qualification de l’employé, ou encore la perspective de voir leur rémunération divisée par deux après la suppression de toutes leurs primes.
Signé en 2016, le plan social voulu par Altice a vu le départ de près de 5000 employés, soit un tiers des effectifs du groupe. Présentée comme nécessaire par les lieutenants de Patrick Drahi, la restructuration a eu un effet désastreux sur la qualité du service clients de SFR. Un rapport interne pointe même du doigt un choix sans réelle « justification économique », ayant engendré de « profonds désordres » et des « trous de compétence » au sein des services… forçant, très ironiquement, SFR à faire appel à des intérimaires pour combler les besoins les plus urgents.
Source : 20 Minutes