Au Sénégal, l’imbroglio entourant le rachat de Tigo prend fin. C’est finalement bien l’équipe constituée par Xavier Niel qui est autorisée à reprendre l’opérateur.
Fin juillet 2017, le groupe Millicom annonçait la vente de sa branche Tigo Sénégal à un trio d’investisseurs constitué de Xavier Niel (via sa holding NJJ Capital), du milliardaire sénégalais Yérim Sow, à la tête du groupe Teyliom, ainsi que de la famille Hiridjee, dont le groupe Axian est déjà partenaire de Free Mobile pour son lancement à la Réunion.
Initialement, c’est Wari, une banque sénégalaise spécialisée dans les transferts de fonds et les solutions de paiement, qui devait racheter Tigo Sénégal. Mais l’accord de cession, conclu entre Millicom et Wari au mois de février, a capoté. Dans un communiqué laconique, le groupe Millicom indiquait simplement avoir « exercé ses droits de résilier l’accord de cession » avec le groupe Wari. L’acquéreur éconduit ne l’a pas entendu de cette oreille : affirmant avoir « respecté tous ses engagements », il a continué à se proclamer légitime acquéreur et œuvré pour bloquer le rachat par Xavier Niel et consorts.
Une situation qui s’est rapidement enlisée lorsque le président sénégalais, Macky Sall, est intervenu en publiant un décret « portant approbation de la cession de la licence d’établissement et d’exploitation des réseaux de télécommunications » entérinant, en principe, la vente de Tigo à Wari.
Huit mois plus tard, le dossier se débloque
La situation était donc dans une impasse jusqu’à maintenant. On apprend aujourd’hui que le chef de l’État sénégalais a signé, le 16 avril dernier, le décret approuvant finalement la cession de Tigo Sénégal au groupe d’investisseurs rassemblé par Xavier Niel (baptisé Saga Africa Holdings).
C’est Jeune Afrique qui rapporte l’information, citant une « source proche du dossier ». Le journal indique que le président Macky Sall, actuellement en visite en France, « a été convaincu par l’expérience du trio Sow-Niel-Hiridjee constitué d’experts de télécoms ». Leur arrivée devrait permettre de faire baisser les prix des télécoms, encore particulièrement élevés au Sénégal.
Le décret en question doit encore être publié au journal officiel sénégalais.