Le Big Fund, conçu dans le cadre de l’initiative « Made in China 2025 » fête son dixième anniversaire avec la mise en place d’un troisième cycle de financement quinquennal doté d’une levée de fonds de plus de 27 milliards de dollars selon Bloomberg, ce qui en fait une arme de guerre stratégique.
Considéré comme une réponse à l’action américaine, cette infrastructures placée sous la direction du ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information, a soutenu de nombreuses entreprises prometteuses dans le secteur des semi-conducteurs, y compris la Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), principale fabrique chinoise dans ce domaine.
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Depuis l’automne 2022, les États-Unis ont adopté une politique agressive visant à priver la Chine d’accès aux semi-conducteurs. Cette politique comprend des restrictions commerciales envers les sociétés chinoises et une pression diplomatique exercée sur les pays disposant de sociétés stratégiques pour le secteur des semi-conducteurs.
Le troisième cycle du fond vise de son côté, à soutenir les start-up chinoises spécialisées dans les machines de fabrication de semi-conducteurs, en réponse aux restrictions imposées par les États-Unis, entraînant l’arrêt des ventes en Chine, à la demande des USA, de produits produits par la société néerlandaise ASML, qui a pignon sur rue sur le marché.
En 2022, le Big Fund a été au centre d’une vaste enquête anticorruption qui a entraîné la perte de sa direction et le départ de ses principaux responsables, suscitant dans le même temps des doutes importants quant à son efficacité. De plus, la Chine, confrontée à des difficultés économiques, peine à trouver les centaines de milliards de yuans nécessaires pour financer ce fonds.
Une guerre de 27 milliards de dollars.
Bloomberg a avancé que la somme de 27 milliards de dollars pour la troisième phase du fonds était inférieure aux 29 milliards de dollars alloués lors de la seconde phase. À l’origine, en septembre, l’objectif était fixé à 40 milliards de dollars.
L’État central chinois a adopté une approche plus discrète, sollicitant la participation des gouvernements locaux et des entreprises d’État pour financer le fonds. Cependant, ces acteurs manifestent une certaine réticence, à l’exception notable de Shanghai, la ville où la Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC) a été fondée.
Malgré cela, rien n’indique que l’objectif initial ne sera pas atteint, mais les difficultés rencontrées sont évidentes.
Source Bloomberg