La nouvelle lune n’a pas véritablement apporté grand chose à Netflix, qui a du supporter une spectaculaire dégringolade vendredi à la Bourse de New York, de 21,8%, portant le titre à une montant de 397,50 USD.
La cause de cette plongée abyssale : les estimations peu optimistes de Netflix quant à ses perspectives d’évolution, notamment en termes de gain d’abonnés, pour les mois à venir, ce qui a eu pour conséquence de décourager les investisseurs, malgré des résultats relatifs au quatrième trimestre 2021, plutôt satisfaisants et conformes au cours.
L’annonce de l’augmentation des tarifs à proche délai n’a pas véritablement du arranger les choses en termes de popularité non plus.
Car si la plateforme peut s’énorgueillir d’avoir ouvert un peu plus de 8 millions de nouveaux comptes sur le dernier trimestre, ses estimations ne se porteraient que sur 2,5 millions supplémentaires d’ici le printemps soit la moitié des perspectives évaluées par les cabinets de conseil et d’analyse particulièrement à l’affut de ses performances.
Conséquence ? un taux de désengagement record vendredi à la fermeture du marché, portant le cours de l’action Netflix à son taux le plus bas depuis le début de la crise sanitaire, soit 40% de moins qu’au mois de novembre dernier mais également un taux de recommandation en chute libre de la part des analystes, qui pour une fois se sont accordés sur le sujet et ont été unanimes, en dehors de Benchmak, qui s’est démarqué en encourageant à conserver le titre.
La situation situation est atypique mais découle d’une certaine logique.
Si cette déroute est la résultante logique des annonces peu enthousiastes de la plateforme américaine pour les trois prochains mois, celles-ci s’expliquent majoritairement :
- par le frein apporté aux séries en raison de la crise sanitaire, en mettant un terme à la majeure partie des tournages, modérant l’enthousiasme des abonnés en devenir ;
- une offre surabondante, qui ne permet pas de faire un tri raisonné dans le nombre d’offres mises à la disposition du public ;
- un budget des ménages qui n’est pas élastique et a souffert de la pandémie ;
- un point de comparaison vissé sur le confinement, qui a lui-même développé outre mesure le nombre d’abonnements.
Le rythme des abonnements qui s’était envolé en 2020 avec les confinements sanitaires liés à la crise du Covid-19, ont ralenti en 2021. Netflix ainsi acquis 18,2 millions de nouveaux abonnés sur l’ensemble de 2021, moins que la hausse du seul 1er semestre 2020, pendant les confinements.
Une remontada envisageable à court terme ?
Il est à noter que le marché du streaming est littéralement saturé depuis le début de la crise sanitaire et que les plateformes ont de plus en plus de difficultés à se démarquer entre elles.
Le tarif bien évidemment est un argument pour souscrire ou non mais plus uniquement ; l’abonné est exigeant et sollicite régulièrement une « expérience » client de plus en plus diversifiée.
Netflix le sait et s’oriente de plus en plus vers la création d’univers différents au sein de ses produits, avec la création très récente du produit Jeux directement au coeur de son application, comme de produits dérivés à partir de ses séries à succès qu’elle porte aux rangs de phénomènes inclusifs comme c’est le cas pour Stranger Things ou dans un futur assez proche, avec Squid Game dont la saison 2 est très attendue.
Pour l’heure, la situation n’est pas encore dramatique pour Netflix, qui n’est pas la seule à faire les frais d’une dégringolade, Disney+ ayant suivi la même voie avec une perte de 6,9% le même jour.