Et pour cause, le nombre d’oeuvres cinématographiques disponibles sur la plateforme, a chuté de manière vertigineuse ces sept dernières années, avec 35% de moins, substituées par des programmes originaux dont la qualité peut être au rendez-vous, tout en suscitant un intérêt bien moindre.
Si l’on compte uniquement les oeuvres qui ont fait l’objet d’une sortie en salle, le constat est encore plus catastrophique, avec une perte de 55% du catalogue, qui accueille également ce que la firme appelle des Netflix Originals..
En d’autres termes, les investissements ont augmenté du côté de la création, avec pour cette seule et unique année en cours près de 17 milliards USD, mais en empiétant sur le nombre de classiques du répertoire comme de films récents sortis en salle, mis à la disposition des abonnés, ce qui en quelque sorte fait de la plateforme, le Leroy Merlin du streaming.
Ainsi, on pouvait visionner en 2015 près de 4 751 films par mois, tandis qu’à l’heure actuelle, ce sont à peine 3 016 qui sont visionnables soit acquis ailleurs, soit après le terme extinctif de l’utilisation des droits inhérents à leur diffusion ; ce nombre avait encore chuté de près de la moitié en 2017, pour remonter par la suite, en raison du désintérêt marqué des abonnés pour les produits autres.
Une stratégie peut être contre nature, qui devrait pourtant se développer dans les années à venir.
Dès 2022, le nombre de Netflix Originals devrait passer à 50% du catalogue, documentaires et spectacles inclus, mais est-ce véritablement ce qui est recherché par les usagers de la plateforme qui, de leur côté, ne savent plus ni ou donner de la tête ni quoi choisir, en fouillant inlassablement le menu pour trouver un programme qui lui corresponde enfin.
D’un autre côté, les plateformes consacrées au cinéma se multiplient sur un marché de plus en plus saturé, sur lequel il devient complexe de trouver sa place pour les firmes, comme de trouver une offre qui corresponde sans lassitude du côté des abonnés, avec bien évidemment un coût défiant toute concurrence.
Or, ce qui est en jeu, c’est la fréquentation et force est de constater que Netflix tend à se ringardiser face à Disney+ qui évoque ouvertement et sans préjudice de quoique ce soit, l’avenir avec si besoin était, une insertion de la publicité pour garantir un tarif compétitif et respectueux des finances des ménages souscripteurs.
Netflix pointe du doigt le partage de comptes et la fermeture des comptes russes pour expliquer sa dégringolade, mais peut être que la plateforme devrait se poser des questions sur ce qui intéresse véritablement ses abonnés.
Et il y a fort à parier que ce ne sont pas des produits issus home made qui susciteront un intérêt fortement marqué de la part des usagers, qui, pour cette raison, ont du mal à s’y identifier, même si certains peuvent être de qualité.