L’ensemble des opérateurs européens se sont accordés pour faire pression sur la Commission Européenne en vue de la consolidation du marché des télécommunications lors du Mobile Word Congress qui se tient actuellement à Barcelone.
Orange, Vodafone, Telefonica et Deutsche Telekom ont enjoint la Commission à revoir sa stratégie de consolidation du marché avec la mise en place de trois opérateurs principaux dans chaque pays de l’Union, forts de l’expérience récente de la fusion retardée d’Orange et MasMovil.
Pour les opérateurs à l’origine de cette grogne, la consolidation est essentielle afin de ne pas paralyser les marchés en tardant l’analyse des projets de fusion, ce qui a été le cas dans l’espèce intéressant Orange et MasMovil ; financièrement d’abord puisque les investissements dans la 5G et la Fibre ont d’énormes besoins dans ces domaines, mais également au niveau de la mutualisation des ressources et moyens.
Il est donc demandé avec insistance à la Commission Européenne de revoir en profondeur le cadre réglementaire mis en place ; bien au delà du Livre Blanc publié par cette dernière il y a quelques jours justement à suite de fusion poussive, qui apporte des solutions mais insuffisantes pour des domaines qui ont besoin de mesures concrètes.
Des opérateurs majoritairement sur le front.
Du côté de Deutsche Telekom, Timotheus Höttges, indique qu’il y a « un grave problème en Europe », notamment en raison d’un e concurrence trop importante qui fait chuter les pris des abonnements et forcément tire les opérateurs vers le bas, les entravant dans leur démarche d’investissement dans les réseaux de télécommunications pour la 5G et la Fibre, enjeux majeurs en 2024 en termes de compétitivité.
Pour référence, le montant investi par les opérateurs aux Etats-Unis, dont le montant est de l’ordre de « 240 euros par an et par habitant dans leurs infrastructures digitales » alors qu’en Europe ce montant est de 109 euros.
« Nous prenons du retard. Nous ne pouvons pas augmenter nos prix et il n’est pas possible de consolider ! Comment pouvons nous assurer le futur dans ces conditions ? » a précisé Timotheus Höttges par la suite afin d’achever sa démonstration.
Même son de cloche chez Telefonica, dont la parole est portée par José Maria Alvarez-Pallete, qui indique que « quelque chose est cassé dans l’industrie, et il faut désormais répare », ce qui nécessité une nouvelle régulation pour lutter contre un déficit d’investissements abyssal de près de 200 milliards d’euros afin d’étendre une connectivité de 1 Gbit/s pour tous les citoyens européens d’ici l’année 2030.
Hypothèse également soutenue par Vodafone, qui clame que le système actuel n’est pas viable au regard de l’individualisme des pays qui développent chacun leur propre réseau, ce qui est dommageable économiquement à court terme.
Orange achève ace plaidoyer avec l’intervention de Christel Heydemann, sa directrice générale, qui a rappelé que l’ensemble des acteurs de la filière ont été contraints de céder leurs infrastructures pour être dans la capacité d’investir.
Le ton est donné, il ne reste plus à Bruxelles qu’à réagir rapidement.