Dans une interview adressée au Monde, Michel Combes, directeur général d’Altice (SFR) ne manque pas de qualificatifs pour vanter la stratégie de son groupe.
La stratégie de convergence télécoms-médias, vers laquelle se dirige le groupe Altice depuis maintenant quelques mois, ne convainc pas l’ensemble des observateurs. Au mois de mai, l’achat des droits de diffusion de l’UEFA, dont la Ligue des Champions pour SFR Sport, ont suscité la critique. Alors même que l’opérateur procédait à un plan de départs volontaires d’envergure pour réaliser des économies, il s’apprêtait en parallèle à débourser 350 millions d’euros par an dans des droits sportifs… une véritable « surenchère », selon son concurrent Orange.
L’attitude de SFR a de quoi interpeller, puisque de tels achats semblent tout simplement impossibles à rentabiliser, même dans le cas où ils parviendraient à séduire de nouveaux clients. Actuellement, ce n’est même pas le cas, SFR continuant à afficher des chiffres de recrutement dans le rouge. Pourtant, l’opérateur continue de vanter ses choix…
La convergence télécoms-médias, « la stratégie des acteurs gagnants »
Directeur général d’Altice (maison-mère de SFR), Michel Combes l’affirme tout net : la convergence entre les télécoms et les contenus est « la stratégie des acteurs gagnants ». Et de citer les exemples de Verizon, AT&T, Comcast et BT à l’international. Un choix déjà payant aux États-Unis, en Israël et au Portugal, mais bientôt aussi en France, affirme-t-il : « côté mobile, nous regagnons des clients. Sur le fixe, nous continuons d’en perdre, mais de moins en moins ».
Modestement, il clame : « nous avons révolutionné le secteur ». « En France, ces derniers mois, Orange n’a fait que suivre notre stratégie, en réinvestissant dans le cinéma et les séries », poursuit le DG d’Altice. Une affirmation tout de même un peu gonflée, puisqu’Orange est présent depuis bientôt 10 ans sur ce secteur via son bouquet Orange Cinéma Séries, devenu OCS — en comparaison, Altice Studio n’est qu’un nouveau-né…
Pour Michel Combes, l’accord conclu par Orange, Free et Bouygues Telecom avec Canal+ (ayant accouché de l’offre Freebox Révolution avec TV by CANAL, notamment) montre également que la stratégie de SFR était la bonne. Sur les médias, pourtant, Free reste en retrait — et n’investit que très discrètement, comme lorsqu’il a mis la main sur 20% de CanalPlay sans communiquer sur le sujet.
L’interview complète est disponible sur le site du Monde