Plusieurs associations de consommateurs installées en République tchèque, au Danemark, en France, en Grèce, en Norvège, en Slovaquie, en Slovénie et en Espagne, dont l’UFC-QUE-CHOISIR, sont montées au créneau et déposé plainte auprès de la CNIL en France, contre le réseau social Meta.
En cause : l’abonnement payant, qui contrevient aux dispositions du RGPD.
Cela-co ne serait qu’« un écran de fumée destiné à détourner l’attention du consommateur quant au traitement illicite de ses données personnelles », d’après l’UFC-QUE-CHOISIR.
Un raisonnement non éclairé selon les associations en demande.
La difficulté réside dans la notion de consentement donné par le réseau social, de bénéficier d’une utilisation vierge de toute annonce publicitaire en échange, s’ils ne souscrivent pas à l’abonnement qui leur est proposé, d’une exploitation de leurs données personnelles.
« Les consommateurs ne sont pas en mesure d’évaluer l’ampleur ni les conséquences du traitement des données opéré par Meta, ce qui rend tout consentement valable totalement impossible, illusoire et inefficace » ont indiqué les associations à l’origine de cette initiative par voie de communiqué, précisant que la société tromperait le consentement des abonnés au recueil de leurs données personnelles lors que celui-ci nécessite d’être donnée de manière libre et éclairée.
En cause également, l’utilisation de « technologies dites “espionnes” présentes dans la majorité des applications et sites web afin d’effectuer un profilage constant des consommateurs, lequel est basé sur l’analyse en temps réel de leurs activités, leur géolocalisation, leur personnalité, leurs comportements, leurs attitudes, leurs émotions… ».
D’autres actions ont été engagées dans le cadre de la mise en place de l’abonnement payant mis en place par Meta, portant à 28 le nombre d’associations requérantes pointant du doigt la gestion des données personnelles par le réseau social et demandant au Comité européen de la protection des données de se saisir du dossier en attirant son attention sur la disparition de la notion de consentement.
Meta se défend mais mollement.
Autre son de cloche du côté de chez Meta, qui précise que « l’abonnement sans publicité tient compte des derniers développements réglementaires, des orientations et des jugements partagés par les principaux régulateurs et tribunaux européens au cours des dernières années ».
Ce litige soulève des préoccupations majeures quant au respect du RGPD et à la protection des données personnelles des utilisateurs.
L’initiative de déposer plainte auprès de la CNIL en France met en lumière des inquiétudes légitimes concernant la transparence et la nature du consentement accordé par les utilisateurs, ainsi que l’utilisation de technologies de profilage.
Alors que Meta justifie son abonnement payant comme une réponse aux évolutions réglementaires, il reste des interrogations persistantes quant à la manière dont les données personnelles sont traitées et si le consentement des utilisateurs est véritablement éclairé et libre. Cette affaire avant toute chose, met en évidence la nécessité d’une surveillance et d’une régulation accrues pour garantir le respect des droits des consommateurs en matière de vie privée dans l’environnement numérique.