Alain Weill, patron d’Altice Media, a réagi face aux attaques de Xavier Niel sur la TVA réduite des kiosques type SFR Presse. Il juge que Free n’a pas hésité à faire pareil lorsqu’il en a eu l’occasion.
Sur Canal+, l’attaque de Xavier Niel contre les kiosques de presse gérés par les opérateurs, qu’il a qualifié de véritable « magouille de TVA », n’est pas passé inaperçue. Le fondateur de Free accusait ses concurrents, SFR en tête, de ne pas être réellement intéressés par la presse et de s’en servir comme un simple outil d’optimisation fiscale. « Rendre la presse gratuite, c’est la détruire », avait-il conclu.
Lors du dîner du Club audiovisuel, lundi, Alain Weill a vivement contre-attaqué. « On s’est inspiré du modèle de la télévision sur l’ADSL (…) Quand vous avez un certain nombre de chaînes de télé automatiquement avec votre abonnement à un opérateur télécoms, vous ne dites pas que ces chaînes ne valent rien », a-t-il indiqué.
Une malicieuse attaque camouflée à l’encontre de Free, premier opérateur à avoir ajouté gratuitement un bouquet de télévision inclus à son offre Internet avec Freebox TV. À l’époque, et jusqu’à la mise en place de l’option TV séparée, Free avait bien appliqué le taux de TVA réduit des offres TV à une partie de ses forfaits. Un épisode dont Alain Weill se souvient très bien : « cela avait été très contesté car peu de gens regardaient la télé. Mais Niel est un visionnaire. Et aujourd’hui, c’est tout à fait normal qu’une partie importante de l’abonnement soit avec une TVA réduite car un des premiers usages de l’internet à la maison, c’est de regarder la télé ».
SFR Presse : « Peut-être que le modèle changera »
Alain Weill insiste donc sur la pertinence de son kiosque : la presse liée aux forfaits Internet, notamment sur mobile, est « un modèle qui va exploser ».
Le patron d’Altice Media semble toutefois conscient que les nouvelles dispositions des députés, pour empêcher les abus des kiosques des opérateurs sur le calcul de TVA, risque de remettre tout cela en question. Et notamment, la gratuité virtuelle de l’option n’est pas du tout acquise : « Peut-être que demain ce modèle changera, peut-être qu’on fera une option à 10 euros avec un certain nombre de journaux (…) le modèle n’est pas du tout définitif ».
Les Échos, qui rapportent les déclarations d’Alain Weill, rappelle que ce dernier était un proche de Xavier Niel. Alors président de son groupe audiovisuel, NextRadioTV, il était également actionnaire indépendant du groupe Iliad… jusqu’en 2015, où il quittera son poste suite au rachat de sa société par Patrick Drahi.
Source : Les Échos