Freenews

L’ARCEP suggère la fin de la diffusion TNT, « à bout de souffle »

La diffusion de la télévision par voie hertzienne, ou TNT, subit les critiques de l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) qui la verrait bien disparaître.

Dans un rapport, le gendarme des télécoms suggère à l’État de ne « pas reconduire » la régulation concurrentielle spécifique à la TNT — un sujet qui relève pourtant du champ de compétence d’un autre régulateur, le CSA. Mais pour l’ARCEP, il convient de prendre en compte les nouveaux modes de réception, notamment la télévision par IP (via les offres ADSL et fibre) qui a supplanté la TNT en nombre d’utilisateurs.

Le mode de réception dominant n’étant plus la TNT (avec une tendance qui « devrait se poursuivre » en faveur de l’IPTV dans les prochaines années), l’ARCEP ne juge pas utile de poursuivre une régulation spécifique à la seule TNT. Elle invite les acteurs intéressés à se manifester sur le sujet, dans le cadre d’une consultation publique.

« Toutes les bonnes choses ont une fin »

Le président de l’ARCEP, Sébastien Soriano, va plus loin dans une interview consacrée aux Échos. « Nous dressons un constat que beaucoup pensent tout haut mais disent tout bas : la TNT est en train de s’éroder au profit de modes de diffusion alternatifs, comme le satellite et la télévision par ADSL, et bientôt par la fibre », affirme-t-il.

Au détour des questions, et bien qu’il refuse de l’admettre explicitement, il va poser la thèse d’une fin de la TNT, dont les fréquences pourraient être réutilisées et mises à profit en faveur des opérateurs télécoms — notamment pour la 5G, qui nécessitera de nouvelles bandes au-delà de son lancement initial à l’horizon 2020-2022 en France.

Les Échos — En réalité, vous voulez reprendre les fréquences de la TNT pour les réattribuer aux télécoms !

Sébastien Soriano — Ce n’est pas mon propos. Ce que je dis, c’est que l’État a engagé des moyens considérables pour apporter le haut débit à tous les Français, y compris dans les campagnes, en 2020, et le très haut débit en 2022. Peut-on se payer le luxe d’avoir cette politique très forte, d’un côté, et de continuer à alimenter, de l’autre côté, une plate-forme, la TNT, dont l’intérêt est de plus en plus faible ? Aujourd’hui, on paie deux réseaux : la TNT et les télécoms. On pourrait éviter cette double dépense. (…)

Pour le président de l’ARCEP, la question se posera nécessairement, à l’échelle européenne, dès 2019. Quoi qu’il arrive, la Commission européenne préconise un maintien des fréquences TNT jusqu’en 2030, avec un point d’étape en 2025. La TNT a donc encore quelques beaux jours devant elle…

Source : Les Échos

Quitter la version mobile