Afin de permettre d’accélérer la transition de la France vers l’IPv6, l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) suggère un plan d’action au gouvernement.
Il est urgent de passer à l’IPv6. Voilà maintenant des années que l’on entend répéter ce conseil, comme une litanie. Le stock d’adresses IPv4, encore majoritairement utilisées sur le réseau, est épuisé à de rares exceptions près. Et malgré les appels répétés à passer à IPv6, de nombreux obstacles techniques empêchent encore une migration complète.
Chargé de plancher sur le sujet par l’ex-secrétaire d’État au Numérique, Axelle Lemaire, le gendarme des télécoms a publié quelques pistes, dans l’espoir d’accélérer la mutation.
Un plan en six étapes et un observatoire fin 2016
L’ARCEP suggère un plan d’action autour de six conseils généralistes :
- 1. Montrer l’exemple en s’engageant dans des délais ambitieux à rendre accessibles en IPv6 tous les sites web et services en ligne de l’Etat.
- 2. Généraliser l’enseignement d’IPv6 aussi bien dans les formations initiales que continues, afin de lever, par la pédagogie, les freins à l’adoption du protocole IPv6.
- 3. Mettre en place les espaces d’échanges adéquats pour la communauté engagée dans la transition vers IPv6 afin de la fédérer et de permettre un échange sur les bonnes pratiques et les expériences individuelles.
- 4. Améliorer la coordination entre parties prenantes en rendant publiques les intentions de court et moyen termes des acteurs majeurs de la transition.
- 5. Mieux informer l’utilisateur notamment sur la pérennité des terminaux dont il dispose et les possibles dysfonctionnements liés aux mécanismes de rationnement des adresses IPv4.
- 6. Préparer la fin d’IPv4 en permettant, à terme, aux acteurs qui souhaitent rationaliser la gestion de leurs réseaux de pouvoir se passer définitivement du protocole IPv4.
Ce plan s’accompagnera de la publication d’un observatoire récurrent de la transition vers IPv6, dont une première version beta sera mise à disposition fin 2016.
On note que, si l’ARCEP se penche essentiellement sur le déploiement de l’IPv6 d’un point de vue de l’infrastructure (chez les opérateurs notamment), son champ d’action s’arrête là où commence celui des éditeurs de systèmes d’exploitation et de logiciels, nombre d’entre eux bloquant encore une adoption globale d’IPv6.
Il convient de rappeler que la France figure parmi les pionniers de l’IPv6. Free est même un des premiers opérateurs dans le monde à avoir proposé l’option gratuitement à ses abonnés, dès fin 2007. Il a été le premier à implémenter la solution 6rd, conçue par les français Rémi Dusprés et Alexandre Cassen, qui a été depuis déployée chez plusieurs grands opérateurs dans le monde.