C’est une première : la justice a accordé le statut d’handicapée à une plaignante atteinte d’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques.
Le jugement rendu début juillet par le tribunal du contentieux de l’incapacité de Toulouse pourrait bien faire jurisprudence : une femme de 39 ans, recluse dans une ferme sans électricité en Ariège, a été reconnue invalide à 85%. Elle touchera donc les aides correspondantes : 800 euros par mois, pendant 3 ans renouvelables. L’électrosensibilité n’est, à l’heure actuelle, pourtant pas reconnue en tant que maladie en France.
Cette forme d’hypersensibilité continue à faire débat au sein de la sphère scientifique. Si la plupart des organisations, dont l’OMS, s’accordent à reconnaître l’existence de certains symptômes, qui peuvent toutefois être « de gravité très variable » d’une personne à une autre, l’origine de ces maux est plus contestée. À l’heure actuelle, selon un rapport de l’OMS, il n’est pas possible de lier scientifiquement ces symptômes à une exposition aux ondes électromagnétiques. En d’autres termes, le corps médical n’écarte pas l’éventualité de troubles d’ordre psychosomatique.
L’association Robin des Toits, qui milite depuis longtemps pour une reconnaissance de la maladie et pour une diminution de l’émission des ondes dans l’espace public, a salué un « grand pas en avant pour la reconnaissance de ce Syndrome d’Électro-hypersensibilité ». Écartant les précautions d’usage, elle estime que « la Justice – comme souvent – est en avance sur les politiques ».