Sommé de choisir entre sa participation dans Mediaset et celle dans Telecom Italia, Vivendi indique qu’il va privilégier la course aux télécoms.
Le groupe de Vincent Bolloré ne compte pas renoncer au contrôle de Telecom Italia. La semaine dernière, un avis de l’AGCOM (Autorité de régulation des télécoms italienne) le contraignait à revoir ses plans. En effet, la législation italienne interdit à un groupe qui contrôle des télécommunications de générer une part significative de ses revenus, en parallèle, dans une entreprise de médias.
Vivendi doit donc soit céder le contrôle effectif de Telecom Italia, soit céder une part significative de Mediaset (et repasser sous la barre des 10%). Le groupe a deux mois pour faire connaître sa décision, et comment il compte s’y prendre, sous peine d’une amende significative pouvant atteindre jusqu’à 5% de son chiffre d’affaires. Il aura ensuite 10 mois supplémentaires pour parvenir à ses fins.
Telecom Italia > Mediaset
Dans un communiqué, Vivendi affiche ses préférences et « réaffirme sa volonté d’être un actionnaire engagé sur le long terme et créateur de valeur pour Telecom Italia ». Ce n’est pas une surprise : le groupe de Vincent Bolloré a englouti plusieurs milliards d’euros pour contrôler l’opérateur historique en Italie.
Mais Vivendi espère encore, dans la mesure du possible, garder les deux à la fois. Le groupe a déjà fait miroiter la possibilité d’une « action judiciaire » pour faire annuler la décision du gendarme des télécoms. Auprès de l’AFP, un interlocuteur anonyme de Vivendi glisse : « sans présumer du succès d’un recours, qui pourrait être suspensif, la priorité est Telecom Italia, c’est un actif stratégique ».
Rappelons qu’en filigrane, c’est un duel entre deux groupes français qui se dessine en Italie : d’un côté Xavier Niel qui s’apprête à lancer une offre Free Mobile sur le territoire, de l’autre Vincent Bolloré qui entend le contrer via de nouvelles offres plus agressives chez Telecom Italia. Ce dernier a déjà mis sur pied Kena Mobile, un MVNO low cost censé couper l’herbe sur le pied du nouvel arrivant.
via AFP