Les quatre principaux opérateurs commerciaux (Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom) étaient conviés, vendredi, à une réunion auprès du ministre de la cohésion des territoires, Jacques Mézard.
Cette réunion avait pour objectif de trouver des solutions, auprès du « Big 4 » des opérateurs, pour accélérer le déploiement du très haut débit et ainsi atteindre l’ambition affichée du Premier ministre Édouard Philippe : le THD pour tous d’ici 2022. Le gouvernement s’est donc adonné à un jeu de négociations afin que les opérateurs ne consentent à accélérer leur rythme de déploiement… sur fond de désaccords permanents entre Free, d’un côté, et ses trois rivaux, représentants de la FFT (Fédération Française des Télécoms), de l’autre.
Une des pistes envisagées consiste à accorder un certain nombre d’avantages fiscaux aux opérateurs (en plafonnant, par exemple, la taxe IFER sur les antennes mobiles). Mais ces derniers privilégient d’autres solutions…
Repousser l’échéance des licences mobiles jusqu’en 2030
Orange, SFR et Bouygues Telecom voient quelques-unes de leurs licences de téléphonie mobile arriver à échéance prochainement (dès 2021 pour Orange et SFR). Dès lors, celles-ci seraient remises en jeu et il leur faudrait à nouveau miser d’importantes sommes pour conserver leur précieux spectre. Les trois envisagent donc de négocier, en échange de leur accélération sur le THD, un report de l’échéance — jusqu’en 2030, affirme Le Monde.
Seul Free n’est pas favorable à cette solution ; arrivé en dernier dans la course à la téléphonie mobile, il dispose d’un spectre mobile moins important. La remise en jeu de licences mobiles lui permettrait de mettre la main sur des fréquences supplémentaires. Si ses trois concurrents obtiennent toutefois gain de cause, Free demande un « rééquilibrage » : il pourrait ainsi hériter de quelques fréquences, en guise de remède concurrentiel…
L’impossible mutualisation des investissements sur le mobile
Les désaccords ont continué d’affleurer lors de l’évocation des réseaux mobiles. Le gouvernement entend renforcer la couverture dans les zones rurales encore mal desservies, ce qui nécessiterait de déployer entre 5000 et 15000 antennes supplémentaires dans le pays.
Free serait tout à fait favorable à une mutualisation des investissements, indique Le Monde. Une solution que Bouygues Telecom serait potentiellement prêt à envisager, mais qu’Orange et SFR refusent tout net. L’un des opérateurs, sous couvert d’anonymat, a tranché : « mutualiser signifie payer à Free son réseau. Pas question ! ».
À l’issue de cette première réunion, il a été demandé à chacun des opérateurs de travailler sur une feuille de route, à remettre d’ici septembre.
Source : Le Monde